VitoAcconci, « I have to know you’re there facing me » Dans le cadre d’une collaboration avec le Pavillon Bosio, Art&ScĂ©nographie, École SupĂ©rieure d’Arts Plastiques de la Ville de Monaco les Ă©tudiants de quatriĂšme annĂ©e ont conçu la scĂ©nographie d’une exposition de vidĂ©os sĂ©lectionnĂ©es par l’artiste internationalement reconnu depuis les annĂ©es 1960.
A découvrir mercredi 25 novembre à 2105 sur RMC Découverte  Palais de Monaco les secrets de construction », un document inédit réalisé par Fabrice Buysschaert pour PATRICK SPICA PRODUCTIONS et RMC Dé sur une falaise de plus de 60 mÚtres de haut, le Palais Princier domine Monaco et surplombe la mer. Les travaux débutés en 1215, toujours en cours aujourdñ€ℱhui, constituaient à lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©poque un défi dñ€ℱenvergure la construction dñ€ℱune imposante forteresse pour défendre la République génoise dĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©ventuelles attaques menées par ses structures ont été imaginées et conçues pour protéger et rendre autonome cette forteresse en cas de siÚge ? Comment maÃtres dñ€ℱoeuvres et ouvriers de lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©poque ont-ils pu bùtir des fondations aussi profondes dans ce monstrueux rocher ?Découvrez à travers ce documentaire inédit, le récit de cette aventure traversant prÚs de sept siÚcles, avec pour écho et décor la maison Grimaldi.
PlacĂ©dans le groupe H en compagnie de la Juve, du Benfica et du Maccabi HaĂŻfa, le Paris Saint-Germain a hĂ©ritĂ© d'un tirage abordable et bourrĂ© de souvenirs, qui ne Entrez dans les coulisses du Palais de Monaco et prenez place Ă  la table des princes. Vous traverserez l'histoire gourmande du Rocher, vous dĂ©couvrirez... Lire la suite 24,90 € Neuf Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 15,99 € Grand format DĂ©finitivement indisponible 24,90 € DĂ©finitivement indisponible Entrez dans les coulisses du Palais de Monaco et prenez place Ă  la table des princes. Vous traverserez l'histoire gourmande du Rocher, vous dĂ©couvrirez les recettes de repas officiels guidĂ©s par Christian Garcia, le chef des cuisines, vous dĂ©ambulerez dans les salles Ă  manger et partagerez les saveurs princiĂšres ainsi que les recettes privĂ©es. Voici un livre historique, familial, gourmand et totalement inĂ©dit. Dans un cadre Ă©poustouflant de beautĂ©, la gourmandise de la famille princiĂšre est dĂ©voilĂ©e, mais c'est surtout l'empathie des princes et princesses qui font le charme de ce livre. Vous partagerez aussi un petit coin de jardin trĂšs secret et dĂ©couvrirez des produits rĂ©gionaux d'une grande qualitĂ©. Pour la premiĂšre fois, le Prince Albert II autorise que l'on pĂ©nĂštre dans la sphĂšre privĂ©e de la famille Grimaldi. La rencontre de VĂ©ronique AndrĂ© avec le Souverain et la Princesse CharlĂšne permet de faire planer sur cet ouvrage l'Ăąme du Palais qui fait rĂȘver le monde entier. Date de parution 05/03/2014 Editeur ISBN 978-2-01-231672-0 EAN 9782012316720 PrĂ©sentation ReliĂ© Nb. de pages 221 pages Poids 1 Kg Dimensions 2,0 cm × 25,2 cm × 2,1 cm Biographie de VĂ©ronique AndrĂ© VĂ©ronique AndrĂ© rĂ©vĂšle les secrets gustatifs des Princes de Monaco en dressant un portrait de chacun. Elle vous prĂ©sente les hommes et les femmes de l'ombre ; c'est grĂące Ă  leur participation que ces pages peuvent exister ils lui ont offert toute la saveur du Palais. Christian Garcia, chef des cuisines du Palais depuis 27 ans, a rĂ©interprĂ©tĂ©, avec l'aide de son Ă©quipe, les recettes historiques de la table des princes et vous livre les secrets des recettes que. les princes affectionnent particuliĂšrement.
LeGrimaldi Forum accueillait la 21Ăšme assemblĂ©e de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE) du 5 au 9 juillet. Le Grimaldi Forum s’est, cinq jours durant, transformĂ© en Diplomatie Forum. Le centre des congrĂšs monĂ©gasques a reçu les dĂ©lĂ©gations de 54 pays Ă  l’occasion de la 21Ăšme assemblĂ©e de l’OSCE. Cinq jours []
Abstract Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Abstracts InitiĂ©e par l’Union dĂ©partementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative des Alpes-Maritimes, en rĂ©ponse Ă  la prise de conscience du galvaudage des recettes les plus emblĂ©matiques de la cuisine niçoise, la labellisation de la Cuisine nissarde », intervient Ă  un moment de rĂ©surgence des manifestations du particularisme » niçois, largement appuyĂ©es, si ce n’est impulsĂ©es, par la municipalitĂ© de Nice. Bien que ces deux opĂ©rations n’aient pas de sources ni d’objectifs communs, l’une Ă©tant Ă  vocation touristique, l’autre Ă  portĂ©e culturelle et politique, elles ne s’en retrouvent pas moins objectivement alliĂ©es dans la rĂ©affirmation de l’identitĂ© niçoise. The creation, in 1998, of the registered trade-mark “Cuisine nissarde” by the departmental union of tourism agencies of the Alpes-Maritimes » UDOTSI, in order to counterbalance the degradation of the image of the traditional regional cooking and of its most emblematic recipes, has taken place in a period of strong reactivation of the local identity, mainly supported and even promoted by the municipal authorities of Nice since 1995. Even though these two processes have no common origins and aims, the first one being a specific tourist-oriented operation and the second one a more global political and cultural purpose, they do have become objective allies in the reaffirmation of the local of page Full text 1La labellisation d’une cuisine rĂ©gionale et la protection de la marque ainsi créée par la propriĂ©tĂ© industrielle, constituent une entreprise inĂ©dite en France. Aussi, la crĂ©ation, dans les Alpes-Maritimes, de la marque Cuisine nissarde, le respect de la tradition » amĂšne-t-elle Ă  s’interroger sur les motivations, la signification et la portĂ©e d’une telle opĂ©ration qui intervient dans le contexte gĂ©nĂ©ral du dĂ©veloppement d’une demande sociale pressante pour des produits alimentaires de qualitĂ© et dont l’origine doit ĂȘtre clairement dĂ©terminĂ©e. Nous ne traiterons pas cependant ici de la validitĂ© et de la lĂ©gitimitĂ© d’une telle dĂ©marche, la labellisation et la codification d’une cuisine rĂ©gionale et de ses plats les plus reprĂ©sentatifs posant des questions — en particulier d’acceptabilitĂ© sociale, dĂšs lors que l’on touche aux pratiques quotidiennes — qui dĂ©passent pour beaucoup le cadre de notre propos. Il s’agira en revanche de montrer en quoi cette opĂ©ration S’insĂšre, nolens volens, dans une dynamique de relance identitaire et alimente la rĂ©affirmation d’un particularisme local. 1 Une recherche rĂ©cente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout dĂ©signĂ©e comme une de ... 2 "Une gastronomie haute en saveur", CĂŽte d’Azur, Art et DĂ©couverte, Ă©dition 2002. 3 L’Estocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de dĂ©fendre le stockfisch ou estocaficada ; ... 4 La parution en 1999 du MĂ©morial du pays niçois 1968-1998 est l’occasion de passer en revue les figu ... 2La cuisine, pilier et signifiant de la culture rĂ©gionale1 est, dans les Alpes-Maritimes, depuis toujours fortement valorisĂ©e, en particulier par les mĂ©dias touristiques, qu’ils soient dĂ©partementaux ou municipaux. Le ComitĂ© rĂ©gional de tourisme Riviera CĂŽte d’Azur lui consacre un chapitre dans sa brochure de prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale2 et la Ville de Nice ne manque pas de la mettre en exergue dans la fabrication de son image touristique. Mais c’est aussi toute la sociĂ©tĂ© locale qui, au quotidien, cĂ©lĂšbre le culte de la cuisine niçoise et glorifie ses hĂ©ros plusieurs associations, dont certaines trĂšs anciennes, se sont donnĂ©es pour mission la dĂ©fense et la promotion de la cuisine du comtĂ© de Nice et de quelques-uns de ses plats caractĂ©ristiques3 ; et les figures lĂ©gendaires de la cuisine et de la gastronomie locale figurent en bonne place au panthĂ©on niçois4. Au travers de ses produits, de ses spĂ©cialitĂ©s et de ses acteurs, servie par des plats emblĂ©matiques qui l’ont fait reconnaĂźtre internationalement, la cuisine constitue l’une des composantes fondamentales du stĂ©rĂ©otype niçois. 3Pourtant, c’est un constat amer que fait, en 1995, l’Union dĂ©partementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative UDOTSD la cuisine niçoise est galvaudĂ©e et ses recettes dĂ©naturĂ©es, les plats servis dans les restaurants de la CĂŽte d’Azur n’ayant souvent plus de niçois que le nom. Aussi Ă©labore-t-elle un plan de sauvegarde destinĂ© Ă  revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Cette dĂ©marche aboutira Ă  la crĂ©ation, en 1998, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition », marque collective, protĂ©gĂ©e par la propriĂ©tĂ© industrielle. 5 Tout le tissu associatif niçois est invitĂ© Ă  participer et Ă  exposer des projets que la municipalit ... 6 L’apprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de l’identitĂ© niçoi ... 7 Dans la foulĂ©e des États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise, un festival de polyphonies et musiques tra ... 8 Comme la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, ancienne foire traditionnelle, relancĂ©e en 2000 par la mairie ... 4L’esprit et les attendus de cette opĂ©ration se trouvent alors largement en accord avec ceux dĂ©veloppĂ©s par la ville de Nice dans son programme de relance de l’identitĂ© niçoise. En effet, l’annĂ©e 1995 marque la recrudescence des manifestations de ce que l’on a appelĂ© le particularisme » niçois et l’une des premiĂšres actions d’envergure, lancĂ©e par Jacques Peyrat peu aprĂšs son Ă©lection Ă  la mairie de Nice, est la convocation des États gĂ©nĂ©raux de l’IdentitĂ© niçoise »5. Diverses actions, initiĂ©es par les associations Ă  vocation culturelle ou par les acteurs du tourisme, sont alors rapidement concrĂ©tisĂ©es. Par le renouveau de la langue nissarde6, par la promotion de la musique et des chants traditionnels du comtĂ© de Nice7, par la rĂ©actualisation de fĂȘtes et foires traditionnelles8 auxquelles la cuisine est Ă©troitement associĂ©e, c’est un certain prosĂ©lytisme » niçois qui tend ainsi Ă  se renforcer. 5C’est donc une convergence d’objectifs, si ce n’est d’intĂ©rĂȘts, qui apparaĂźt mĂȘme si les deux opĂ©rations n’ont pas Ă©tĂ© formellement liĂ©es et ont rĂ©pondu Ă  deux stratĂ©gies diffĂ©rentes et deux modes de financement diffĂ©rents. Plus largement, la cuisine niçoise, devenant nissarde », sort aujourd’hui de la stricte imagerie touristique et des cuisines familiales pour participer Ă  l’exaltation du particularisme niçois. AuthentifiĂ©e, caractĂ©risĂ©e, labellisĂ©e, codifiĂ©e, dĂ©limitĂ©e dans son territoire, elle est convoquĂ©e pour fournir les preuves matĂ©rielles de l’existence d’une identitĂ© spĂ©cifique au pays niçois » dans un contexte gĂ©nĂ©ral de redĂ©finition et de recomposition des identitĂ©s spatiales et politiques rĂ©gionales. L’exception culinaire niçoise 9 DĂ©nomination dĂ©sormais privĂ©e de son sens politique, mais qui a conservĂ© un tel pouvoir d’identific ... 6Par la cuisine passe l’expression de particularitĂ©s qui distinguent nettement encore aujourd’hui le comtĂ© de Nice »9 de ses voisins, en particulier de la Provence. DiffĂ©rences cultivĂ©es avec soin, parfois avec passion, dans cet espace longtemps autonome et rattachĂ© somme toute rĂ©cemment Ă  la nation française. L’émanation et l’expression d’un terroir original 10 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le prĂ©cise pas, les citations sont extraites des entretiens rĂ©alisĂ©s sur place ... 7La spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise tient d’abord a la configuration et Ă  la gĂ©ographie de son terroir de production ; configuration physique qui a longtemps dĂ©terminĂ© des conditions de viĂ© quasi autarciques et d’autosubsistance dans les vallĂ©es qui cloisonnent l’arriĂšre-pays Roya, TinĂ©e, Var, VĂ©subie. C’est entre vallons, collines, cols et montagnes que s’est dĂ©veloppĂ©e, parallĂšlement ou en complĂ©ment de l’olĂ©iculture et de l’élevage ovin, une micro-agriculture vivriĂšre, Ă  base de cĂ©rĂ©ales, de lĂ©gumineuses et de lĂ©gumes sur des lopins de terre, accrochĂ©s aux restanques de pierres sĂšches »10. La cuisine niçoise, c’est les lĂ©gumes, les tomates, les courgettes, les poivrons, les aubergines.
11, une cuisine de potager », essentiellement basĂ©e sur l’accommodement des lĂ©gumes, Ă©ventuellement avec pĂątes ou galettes ratatouille, tourte de blettes, tians de courgettes ou d’aubergines, farcis, pissaladiĂšre, etc.. 8La cuisine niçoise est aussi souvent qualifiĂ©e de cuisine de pauvres » pour rendre compte de la simplicitĂ©, voire de la rusticitĂ© de certains de ses plats socca galette de farine de pois chiches et polenta bouillie de farine de maĂŻs, autrefois de sarrasin se substituaient en effet souvent au pain dans l’alimentation des paysans. Quant aux plats de viande daube, civet de lapin, ils Ă©taient rĂ©servĂ©s aux repas dominicaux ou de fĂȘte, les restes Ă©tant incorporĂ©s dans les raviolis, la poche de veau ou les lĂ©gumes farcis. 12 Les rĂ©sultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitiĂ© des superficies du dĂ©p ... 9Aujourd’hui, ce sont ces mĂȘmes plats que l’on retrouve sur les tables familiales ou dans les restaurants de Nice, mais c’est avec fiertĂ© que l’on vante cet hĂ©ritage culinaire, nĂ© d’une histoire et d’un terroir particuliers, en insistant sur la spĂ©cificitĂ© des produits qui entrent dans leur composition on a des lĂ©gumes exceptionnels les courgettes beurrent, les fĂ©vettes, les artichauts poivrade, les blettes, le mesclun, il n’y a qu’ici qu’on trouve ça » clame un restaurateur, tandis que cette prĂ©sidente d’association affirme que le lĂ©gume du terroir, c’est la blette, ça ne se travaille pas ailleurs ; et puis les petites courgettes, ces petits violons, ça nous est propre. C’est les courgettes de Nice, dans le Var, c’est absolument inconnu ». La cuisine niçoise doit en effet, encore aujourd’hui, une grande part de sa spĂ©cificitĂ© Ă  l’utilisation de produits quasi exclusifs du terroir niçois la courgette beurre ou courgette violon pour la ratatouille, la courgette ronde celle des farcis, les blettes pour la tourte de blettes salĂ©e ou sucrĂ©e sont des spĂ©cialitĂ©s agricoles » des Alpes-Maritimes et alimentent, pour la quasi-totalitĂ© de leur production, les marchĂ©s locaux de dĂ©tail12. 10C’est donc un lien extrĂȘmement fort qui attache la cuisine niçoise Ă  son territoire. De la spĂ©cificitĂ© du terroir et de ses produits est nĂ©e l’exception culinaire niçoise que chacun ici, conscient de son originalitĂ©, se plaĂźt Ă  rappeler la ratatouille, les farcis, la salade niçoise, comme son nom l’indique, le pan bagnat, la pissaladiĂšre, tout ça ne se fait pas dans le Var ; la poche de veau, les sardines farcies, c’est vraiment trĂšs caractĂ©ristique ; et la tourte de blettes sucrĂ©e, c’est vraiment propre au comtĂ© niçois ». Un art de vivre et une culture au quotidien 13 DĂšs les annĂ©es 1760 s’amorce un mouvement de villĂ©giature touristique Ă  Nice, appartenant alors au ... 11La cuisine reprĂ©sente aujourd’hui l’un des vecteurs les plus vivants de la culture niçoise. Elle est Ă  la fois base et expression d’un art de vivre et d’une culture qui ont su perdurer malgrĂ© le laminage culturel exercĂ© sur le littoral par le dĂ©veloppement de l’industrie touristique et l’afflux considĂ©rable de populations de toutes origines depuis la fin du XVIIIe siĂšcle13 14 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. Cette cuisine constamment menacĂ©e aurait dĂ©jĂ  pu sombrer vers la fin du XIXe siĂšcle, emportĂ©e, avec les vaisselles dorĂ©es et les clientĂšles de princes, de rois ou d’aventuriers, dans les menus au long cours qui fleurissaient aux tables des palais rococo, dans le secret des maisons bourgeoises ou sous les coupoles des premiers palaces. Mais elle venait du peuple et n’a pas abdiquĂ© au simple voisinage & l’opulence gastronomique. AncrĂ©e entre vallons et collines, nichĂ©e sous les tonnelles, davantage faite pour les bonheurs en famille que pour la distraction des magnats et mondaines, elle vĂ©hicule en coulisses d’autres valeurs que celles qu’importe alors la vie balnĂ©aire sur la Riviera »14. 15 Collation matinale et goĂ»ter. 12Elle est l’illustration d’un art de vivre populaire, d’une culture vĂ©cue au quotidien qui s’exprime aussi bien dans les cuisines familiales que sur les marchĂ©s du cours Saleya ou de la LibĂ©ration, lors des fĂȘtes se terminant invariablement par ces festins » qui rassemblent toute la communautĂ© ou dans la rue oĂč se dĂ©gustent sur le pouce socca, pan bagnat ou pissaladiĂšre Ă  l’heure de la merenda »15. D’ailleurs, on retrouve souvent la pissaladiĂšre, la tourte de blettes, le pan bagnat dans les boulangeries, c’est courant, on les trouve vraiment au quotidien ; par contre, les recettes plus Ă©laborĂ©es, vous les trouverez dans les restaurants ». 16 QualifiĂ©e de "lieu-culte", de "musĂ©e de la cuisine nissarde" l’adresse du restaurant figure dans to ... 17 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 55. Jacques Maximin est le crĂ©ateur de la "fleur de courge ... 13Le restaurant de spĂ©cialitĂ©s niçoises constitue l’autre lieu privilĂ©giĂ© d’expression et de cĂ©lĂ©bration de la cuisine niçoise. FrĂ©quentĂ© par une clientĂšle d’habituĂ©s qui viennent y dĂ©guster les plats traditionnels que la vie moderne » ne permet plus guĂšre de rĂ©aliser, ou par des touristes Ă  la recherche d’une cuisine de terroir originale, il est le temple dont les officiants sont devenus parfois de vĂ©ritables hĂ©ros locaux et gloires internationales. Son archĂ©type est reprĂ©sentĂ© par celui d’HĂ©lĂšne Barale, au coeur du Vieux Nice, bien nommĂ© Aux spĂ©cialitĂ©s niçoises16. On vient y communier au culte de la cuisine niçoise Ă  travers un menu unique oĂč se succĂšdent tous ses plats emblĂ©matiques pissaladiĂšre, socca, salade niçoise, ravioli, sautĂ© de veau et tourte de blettes. Restaurants populaires du Vieux Nice, mais aussi restaurants Ă©toilĂ©s dont certains chefs sont unanimement louĂ©s pour avoir rĂ©interprĂ©tĂ© et magnifiĂ© les produits du terroir niçois. Ainsi, Jacques Maximin, longtemps chef au Chantecler, restaurant Ă©toilĂ© du Negresco, figure, malgrĂ© ses origines nordistes, parmi les hĂ©ros niçois il a donnĂ© une identitĂ© nouvelle aux tians, ces gratins de pure souche niçoise [...], les petites courgettes fleurs [...]. Il anoblit ces lĂ©gumes, les ’inventa’[...], il en fit un plat-vedette »17. Quant Ă  Franck Cerutti, niçois d’origine, c’est avec Ă©motion et fiertĂ© que l’on relate ses passages sur le marchĂ© du cours Saleya oĂč, dit-on, il vient lui-mĂȘme chercher les fleurs de courgettes qu’il servira au Louis XV de Monaco. 14Ainsi, dans tous ces lieux de vie, du plus quotidien au plus exceptionnel, la cuisine niçoise vit, se vit, et se transmet, diffusant Ă  sa suite un ensemble de valeurs qui viennent Ă  la rencontre de nouvelles aspirations qui s’expriment dans l’ensemble de la sociĂ©tĂ©. ParĂ©e des vertus de convivialitĂ©, de partage, de simplicitĂ©, d’authenticitĂ©, elle se voit confĂ©rer un rĂŽle social et symbolique trĂšs fort, doublĂ© depuis la dĂ©couverte » des bienfaits d’une alimentation Ă  base de lĂ©gumes et d’huile d’olive d’une vĂ©ritable mission de santĂ© publique. La cuisine niçoise pratiques et normes 18 "La salade niçoise sĂšme la zizanie", Nice Matin du 18 aoĂ»t 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, Ă©ditĂ© en version bilingue. 15Pourtant, malgrĂ© sa dimension culturelle et symbolique, la cuisine niçoise n’en a pas moins Ă©tĂ© malmenĂ©e. Quelques-uns de ses plats les plus connus se sont installĂ©s Ă  la carte des restaurants et brasseries un peu partout en France subissant ça et lĂ  des adaptations libres, parfois bien Ă©loignĂ©es de la recette d’origine. C’est la salade niçoise qui met le feu aux poudres et l’on s’insurge contre les mauvais traitements » que lui font subir certains restaurateurs, y compris niçois. C’est un comble il est devenu difficile de trouver la vraie salade niçoise dans les restaurants de Nice » s’exclame le conseiller municipal dĂ©lĂ©guĂ© aux traditions18. Il n’est pas rare, en effet, d’y trouver haricots verts, pommes de terres bouillies, maĂŻs ou encore betteraves ; mais la recette originale [
] ne prĂ©voit ni pomme de terre ni haricot vert ; ingrĂ©dients pas vraiment niçois, qui alourdissent le tout et sont souvent servis cuits, quand la vraie niçoise n’accepte que des lĂ©gumes crus » assĂšne un chef niçois19. Le pan bagnat, autre emblĂšme niçois est lui aussi l’objet d’outrages contre lesquels beaucoup s’élĂšvent, chacun ayant son exemple Ă  donner J’ai mĂȘme trouvĂ© un jour un pan bagnat sans tomates » dĂ©clare l’un tandis qu’un autre, dans une lettre publiĂ©e dans Lou Ligamen20, fait part de sa colĂšre lorsque, sĂ©journant en Gascogne, il se vit proposer un pan bagnat fait de pain de mie et garni de mayonnaise pas une goutte d’huile, fut-elle d’arachide ! Mais alors, avec quoi est-il mouillĂ© ce pain ? ». La liste serait longue, des entorses faites Ă  l’orthodoxie culinaire niçoise... et des plaintes qui se sont Ă©levĂ©es pour les dĂ©noncer. De l’esprit Ă  la rĂšgle le label cuisine nissarde » 21 Peu de temps auparavant Ă©tait nĂ©e la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous l’impulsion d’u ... 16Mettant les mots en actes, la premiĂšre rĂ©action concrĂšte vient de PUDOTSI en 1995. Faisant le constat, Ă  la fois du galvaudage des recettes les plus emblĂ©matiques de la cuisine niçoise, de l’absence de politique de promotion de la cuisine rĂ©gionale, de la mise en place d’actions de dĂ©fense de recettes traditionnelles dans d’autres rĂ©gions21 et, plus gĂ©nĂ©ralement, d’une demande en progression pour des produits authentiques et de qualitĂ©, elle Ă©labore un projet en vue de la crĂ©ation d’un label dans le but de revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Un dossier est prĂ©sentĂ©, et acceptĂ©, dans le cadre du contrat de Plan État-rĂ©gion- dĂ©partement pour le PĂŽle ville de Nice. Ainsi, dotĂ©e des financements nĂ©cessaires, l’UDOTSI dĂ©veloppe son projet et s’adjoint - la collaboration de professionnels de la gastronomie et de spĂ©cialistes de la cuisine niçoise. Elle s’attache, notamment, la collaboration d’une prĂ©sidente d’un syndicat d’initiative adhĂ©rent Ă  l’Union, mais surtout prĂ©sidente d’une association de promotion de la cuisine locale, le cercle de la Capelina d’or » qui va ĂȘtre la cheville ouvriĂšre de l’opĂ©ration. 22 Outre la prĂ©sidente de "la Capelina d’or", deux enseignants du lycĂ©e hĂŽtelier de Nice et une dizain ... 17De 1995 Ă  1999, plusieurs Ă©tapes vont se succĂ©der. Dans un premier temps, c’est une recherche documentaire poussĂ©e qui est entreprise. L’ensemble des ouvrages prĂ©sents en librairie est collectĂ©, des recherches sont effectuĂ©es dans les bibliothĂšques et aux archives dĂ©partementales, afin d’établir un inventaire et un historique des recettes traditionnelles. Puis, Ă  partir de 1996, un comitĂ© technique est mis en place composĂ© de professionnels22, il est chargĂ© de sĂ©lectionner les recettes, de les rĂ©diger et de les tester. Le choix se porte sur une quinzaine de recettes emblĂ©matiques le pan bagnat, la salade niçoise, la pissaladiĂšre, les raviolis niçois, les gnocchis niçois, la daube niçoise, la poche de veau farcie, les sardines farcies Ă  [a niçoise, le stockfisch, les farcis niçois, la ratatouille niçoise, le tian de courgettes, la tourte de blettes, les ganses niçoises, les beignets aux pommes-raisins secs. La rĂ©daction des recettes donne parfois lieu Ă  de vives discussions au sein du comitĂ© technique. Chacun ayant sa propre façon de faire, sa vraie » recette issue de la tradition familiale, l’introduction de certains Ă©lĂ©ments dĂ©chaĂźne parfois les passions faut-il mettre du concombre dans la salade niçoise, de la salade dans le pan bagnat ? Finalement, c’est sur ce qu’il ne faut surtout pas mettre que le compromis est trouvĂ©, la mention de variantes permettant de satisfaire le plus grand nombre. Chaque recette est ensuite rĂ©alisĂ©e et testĂ©e au lycĂ©e technique d’hĂŽtellerie et de tourisme de Nice et, aprĂšs validation, un livret de recettes est Ă©ditĂ©. 23 EnregistrĂ©e le 14 octobre 1998 auprĂšs de l’Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle. 24 Peuvent en outre adhĂ©rer au label, Ă©tablissements d’enseignements hĂŽteliers ou de restauration part ... 18Dans un deuxiĂšme temps, c’est la formalisation de l’opĂ©ration qui est obtenue par le dĂ©pĂŽt, en 1998, sous forme de marque collective, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition » et du rĂšglement qui l’accompagne23. Celui-ci prĂ©cise, outre la nature de la marque Figure 1, les modalitĂ©s de son attribution et de son utilisation par ses bĂ©nĂ©ficiaires, restaurateurs au tout premier chef24. AprĂšs une phase de sensibilisation auprĂšs de tous les restaurateurs proposant des spĂ©cialitĂ©s niçoises, des rĂ©unions sont organisĂ©es afin de prĂ©senter le label aux candidats qui se sont dĂ©clarĂ©s intĂ©ressĂ©s ; les membres du comitĂ© technique ont ensuite inspectĂ© les Ă©tablissements et, aprĂšs dĂ©libĂ©ration, ont attribuĂ© le label Ă  ceux qui satisfaisaient aux critĂšres. En adhĂ©rant Ă  ce rĂšglement, et moyennant la fourniture par l’’UDOTSI du matĂ©riel de signalisation spĂ©cifique autocollant, panonceau, livret de recettes, ces derniers s’engagent Ă  proposer en permanence sur leur carte au moins trois des recettes du label, en respectant les indications du livret. 25 19À partir de 1999, c’est la phase de promotion et de mĂ©diatisation qui est engagĂ©e, en particulier auprĂšs des professionnels du tourisme un CD-Rom, dossier de presse de l’opĂ©ration est Ă©ditĂ© et diffusĂ©, le livret de recettes est diffusĂ© Ă  la demande, de nombreux articles paraissent dans la presse rĂ©gionale, voire nationale, l’ensemble de l’opĂ©ration Ă©tant dĂ©crite sur le site Internet de l’’UDOTSI25, relayĂ© par les sites de la ville de Nice, de l’office du tourisme de Nice, du comitĂ© rĂ©gional du Tourisme, etc. 20Enfin, un dernier volet de l’opĂ©ration porte sur la pĂ©rennisation du label, par le suivi et le contrĂŽle de l’utilisation de la marque, par une sensibilisation du lycĂ©e technique d’hĂŽtellerie et de tourisme de Nice, ainsi que par la mise en place de stages destinĂ©s au grand public, assurĂ©s par la Capelina d’or ». 21Pourtant, malgrĂ© tout le soin apportĂ© Ă  la rĂ©alisation de documents de promotion de qualitĂ©, au contrĂŽle et au suivi de l’utilisation du label, et Ă  la diffusion de l’information, il ne semble pas que cette opĂ©ration ait franchi un seuil significatif de notoriĂ©tĂ© nĂ©cessaire pour atteindre tous les objectifs initiaux et assurer sa durabilitĂ© ». Une faible visibilitĂ© 26 En 2003, ils sont 46 dĂ©positaires de la marque 29 dans Nice mĂȘme et 17 dans les communes alentour ... 22Les touristes, Ă  qui ce label est censĂ© s’adresser, ne connaissent pas son existence malgrĂ© la prĂ©sence effective d’encarts dans les revues diffusĂ©es dans les offices de tourisme, dans le Magazine vacances distribuĂ© en Ă©tĂ© sur tout le dĂ©partement et la publication rĂ©guliĂšre en pĂ©riode de vacances d’articles dans la presse rĂ©gionale. Les Niçois eux-mĂȘmes ne le connaissent pas toujours ou n’en ont qu’une perception approximative, y compris ceux qui, de par leur activitĂ©, pourraient y ĂȘtre plus sensibles deux libraires rĂ©gionalistes et une agricultrice impliquĂ©e dans la dĂ©fense des produits locaux ont ainsi dĂ©clarĂ© ne pas en connaĂźtre l’existence. Quant aux restaurateurs, ils montrent souvent peu d’ardeur Ă  s’afficher comme dĂ©positaires du label26. 23Plusieurs raisons peuvent ĂȘtre invoquĂ©es pour expliquer ce manque de visibilitĂ©. 27 La traduction correcte en nissart aurait Ă©tĂ© coĂŻna nissarda. C’est donc un moyen terme qui a Ă©tĂ© ad ... 24Le terme de cuisine nissarde », s’il peut ĂȘtre Ă©vocateur d’un particularisme local, n’est cependant pas immĂ©diatement intelligible pour qui ne connaĂźt pas l’histoire du comtĂ© de Nice. Certes, le logo — la Niçoise au panier de lĂ©gumes -— est, lui, parfaitement Ă©loquent, mais nous verrons plus loin que sa prĂ©sence visuelle est loin d’ĂȘtre effective et rĂ©pandue, et ne peut donc faire office de rappel, ou d’appel visuel auprĂšs de la clientĂšle. Ce terme de cuisine nissarde » est, en fait, un nĂ©ologisme hybride français / nissart créé par l’UDOTSI aprĂšs que l’INPI ait refusĂ© d’enregistrer le nom proposĂ© de cuisine niçoise », arguant du fait que celui-ci Ă©tait du domaine public et qu’il ne pouvait donc ĂȘtre dĂ©posĂ© comme marque commerciale27. 25Quant aux Niçois de souche, la labellisation et la codification de leur cuisine ne sont pas en mesure de modifier des façons de faire acquises et transmises depuis des gĂ©nĂ©rations. La cuisine niçoise fait partie de leur quotidien, et ils n’ont pas besoin qu’on leur apprenne Ă  la faire ». Chacun possĂšde sa recette et qu’il puisse y avoir une rĂšgle commune a mĂȘme pu paraĂźtre pour certains inutile, voire irritant. 26De leur cĂŽtĂ©, et paradoxalement, les restaurateurs ne sont pas toujours les plus fervents apĂŽtres du label Cuisine nissarde ». Les rĂšgles de signalisation prĂ©vues par le rĂšglement — panonceau apposĂ© en vitrine dans un endroit visible, marque visible sur le menu et la carte — ne sont pas souvent respectĂ©es. I] semble que, dans ce domaine, l’autocollant des guides gastronomiques rĂ©putĂ©s, dans lesquels le restaurant est mentionnĂ©, soit plus systĂ©matiquement mis en Ă©vidence. Il est vrai que le label Cuisine nissarde » ne correspond Ă  aucun classement gastronomique » qui serait susceptible d’entraĂźner le choix de la clientĂšle. En outre, entre moyen de distinction et de promotion susceptible d’attirer une clientĂšle supplĂ©mentaire ou bien source de contraintes, le label a Ă©tĂ© diversement perçu par les restaurateurs, y compris ceux qui en auraient Ă©tĂ© le plus logiquement les dĂ©positaires et les fers de lance. Ainsi, HĂ©lĂšne Barale n’a pas souhaitĂ© adhĂ©rer, pensant qu’elle n’avait pas besoin du label », sa clientĂšle Ă©tant de toute façon acquise par d’autres canaux. 27Enfin, la visibilitĂ© du label est limitĂ©e, par dĂ©finition, Ă  son territoire d’action, c’est-Ă -dire la ville de Nice ou, ce qui dans l’esprit de beaucoup est Ă©quivalent, au territoire de l’ancien comtĂ© de Nice c’est tout le comtĂ© de Nice, c’est toute la rive gauche du Var [..] on en a acceptĂ© de l’autre cĂŽtĂ©, mais en principe c’est le comtĂ© de Nice ». Et mĂȘme si certaines demandes de restaurateurs extĂ©rieurs Ă  la ville de Nice ont amenĂ© l’’UDOTSI Ă  Ă©largir le champ territorial de l’opĂ©ration, il semble aujourd’hui difficile d’envisager d’aller au-delĂ  du dĂ©partement des Alpes-Maritimes, malgrĂ© des demandes nouvelles Ă©manant de Niçois installĂ©s dans d’autres rĂ©gions françaises Nantes, ou mĂȘme Ă  l’étranger Suisse. La difficultĂ© majeure tient, en effet, Ă  la disponibilitĂ© des membres du comitĂ© technique, tous bĂ©nĂ©voles, qui ne peuvent se dĂ©placer dans un trop grand rayon pour assurer le suivi et le contrĂŽle prĂ©vu par le rĂšglement, chaque restaurant dĂ©positaire de la marque devant ĂȘtre contrĂŽlĂ© au moins une fois dans l’annĂ©e. La cuisine nissarde est-elle durable » ? 28 Et peut-ĂȘtre aussi des problĂšmes de "personnes", certains Ă  la Mairie de Nice, ayant des projets si ... 28La pĂ©rennisation de la marque n’est pas non plus sans susciter quelques inquiĂ©tudes. Les crĂ©dits allouĂ©s Ă  l’opĂ©ration Ă©puisĂ©s, l’’UDOTSI ne dispose ni du personnel ni de crĂ©dits suffisants pour assurer son suivi, devant se reposer entiĂšrement sur le bĂ©nĂ©volat associatif. Par ailleurs, l’adhĂ©sion au label, entiĂšrement gratuite, ne gĂ©nĂšre pas de revenus qui permettraient de faire fonctionner une Ă©quipe spĂ©cifique. Aussi, certains souhaiteraient que la Mairie de Nice intĂšgre le label dans son programme de promotion de l’identitĂ© niçoise, mais des problĂšmes administratifs »28 semblent bloquer jusqu’à prĂ©sent le rapprochement entre les deux structures, l’une dĂ©partementale, l’autre municipale. 29La pĂ©rennisation de la marque est aussi largement liĂ©e Ă  l’arrivĂ©e de nouveaux restaurateurs qui auront envie d’y adhĂ©rer et, surtout, seront en mesure de rĂ©aliser ses spĂ©cialitĂ©s. Or, il n’existe actuellement aucun programme spĂ©cifique d’enseignement de cuisine rĂ©gionale dans les lycĂ©es hĂŽteliers des Alpes-Maritimes ; les seules actions notables en la matiĂšre venant du cercle de la Capelina d’or » qui organise tous les ans un concours de cuisine, destinĂ© aux Ă©lĂšves des Ă©coles hĂŽteliĂšres du dĂ©partement. 30Enfin, la rĂ©duction constante des superficies agricoles du dĂ©partement, en particulier les zones de maraĂźchage, pose avec de plus en plus d’acuitĂ© la question du maintien de la production des produits spĂ©cifiques de la cuisine niçoise. En douze ans, c’est prĂšs de la moitiĂ© des superficies des cultures lĂ©gumiĂšres, principalement situĂ©es sur le littoral et sur les coteaux niçois, qui a disparu sous les coups d’une pĂ©riurbanisation accĂ©lĂ©rĂ©e et parfois massive. Les amĂ©nagements lourds en cours dans la vallĂ©e du Var et les expropriations liĂ©es poussent, en outre, nombre d’agriculteurs Ă  Ă©migrer vers le dĂ©partement du Var pour poursuivre leur exploitation. C’est donc une agriculture dĂ©localisĂ©e » qui se profile ; qu’en sera-t-il alors de l’authenticitĂ© de la cuisine niçoise si ses produits de base ne sont plus cultivĂ©s sur place ? Un engouement rĂ©el 29 Nombre d’ouvrages de recettes sur la cuisine provençale et mĂ©diterranĂ©enne avaient cependant relati ... 31MalgrĂ© tout, et quel que soit l’impact de cette opĂ©ration, il reste qu’elle a servi Ă  formaliser un corpus de recettes qui, parce qu’elles sont pratiquĂ©es au quotidien, n’avaient jamais Ă©tĂ© vĂ©ritablement fixĂ©es au niveau collectif29. Le restaurant labellisĂ© Cuisine nissarde » devient ainsi une sorte de conservatoire, gardien de l’authenticitĂ© et de l’orthodoxie culinaires niçoises. Et malgrĂ© son caractĂšre normatif et forcĂ©ment rĂ©ducteur, par homogĂ©nĂ©isation des variantes locales, ce corpus donne accĂšs Ă  la connaissance et Ă  la comprĂ©hension d’une culture et de ses origines grĂące Ă  la mise en perspective historique et territoriale qu’il comporte. 30 Les stages sont littĂ©ralement pris d’assaut par un public local d’amateurs, leur dĂ©roulement et frĂ© ... 31 Un colloque sur "L’identitĂ© niçoise" fut organisĂ© en juin 1991 au sein de l’universitĂ© de Nice. Tou ... 32Par ailleurs, le succĂšs des stages de cuisine destinĂ©s au grand public, organisĂ©s par la Capelina d’or » montre assez l’intĂ©rĂȘt, voire la passion, que les Niçois Ă©prouvent, individuellement, pour leur cuisine30. Mais c’est aussi au niveau collectif que cette opĂ©ration s’est trouvĂ©e en concordance avec des aspirations locales qui se font de plus en plus fortes depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, en particulier dans l’affirmation de la spĂ©cificitĂ© culturelle niçoise31. Manger niçois un acte militant ? 33AprĂšs la pĂ©riode de doutes qui a accompagnĂ© la fin de l’ùre MĂ©decin », l’arrivĂ©e, en 1995, de Jacques Peyrat Ă  la Mairie de Nice remet en selle les mouvements de rĂ©affirmation, voire de revendication, de la nissarditĂ© », grĂące en particulier Ă  l’organisation des premiers États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise en 1997. Il s’agit de lui donner une visibilitĂ© nouvelle en mobilisant et en projetant Ă  l’avant-scĂšne toutes ses composantes affichages bilingues des noms de rues et Ă©dition bilingue des plaquettes de promotion et affiches des manifestations soutenues par la Mairie ; rĂ©introduction du nissart dans l’univers sonore des Nicois grĂące Ă  des programmes d’enseignement et Ă  l’édition de disques de chants traditionnels ; relance et promotion des fĂȘtes traditionnelles du comtĂ© de Nice. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et dĂ©fense de l’identitĂ© niçoise" et Sia ... 34Parmi ces derniĂšres, la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, rĂ©instituĂ©e en 2000, offre une scĂšne vivante et en dĂ©cors naturels Ă  l’expression de cette nissarditĂ© ». Autrefois lieu de rencontres et d’échanges marchands entre les villageois du haut-pays et les habitants de Nice, elle est aujourd’hui le lieu de cĂ©lĂ©bration par excellence de l’identitĂ© niçoise, le lieu de rassemblement et de communion des fidĂšles. Les producteurs sont toujours lĂ  pour proposer leurs produits, mais sont venus les rejoindre groupes folkloriques, artisans en dĂ©monstration, Ă©diteurs rĂ©gionaux et associations niçoises32 qui investissent pendant deux jours les rues du Vieux Nice. On y joue de la musique traditionnelle, on y chante en nissart — l’hymne niçois Nissa la Bella est repris en toutes occasions — et ... on mange niçois. L’un des temps forts est d’ailleurs constituĂ© par le concours de cuisine organisĂ© par la Capelina d’or », artisan de la fondation de la marque cuisine nissarde ». DestinĂ© aux amateurs, il s’agit, non seulement de dĂ©montrer son savoir-faire, mais aussi et surtout sa connaissance de l’orthodoxie culinaire et sa rigueur dans l’exĂ©cution des plats choisis. La proclamation des rĂ©sultats a lieu en prĂ©sence du maire et des membres du conseil municipal venus inaugurer la fiĂšra. Discours, chants et dĂ©gustations se succĂšdent lors du cocktail d’ouverture offert par la Mairie. Certains d’ailleurs rappellent avec satisfaction la cohĂ©rence de l’action municipale en matiĂšre de revalorisation de l’identitĂ© niçoise puisque lors des rĂ©ceptions offertes par la Mairie de Nice ce sont toujours des spĂ©cialitĂ©s locales qui sont proposĂ©es. 33 On estime aujourd’hui Ă  entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, c’est-Ă -dire les desc ... 35Le dĂ©partement des Alpes-Maritimes a subi, depuis les annĂ©es 1960, des bouleversements extrĂȘmement rapides et profonds qui ont radicalement reconfigurĂ©, et les paysages, et le tissu social tourisme, immigration, urbanisation massive ont fait se succĂ©der des phases qui ont menĂ© Ă  la dĂ©structuration quasi totale des sociĂ©tĂ©s locales, rurales aussi bien qu’urbaines et Ă  la mise en minoritĂ© relative des populations de souche33, faisant de plus en plus craindre pour la survie de la spĂ©cificitĂ© niçoise » Raybaut, 1979, p. 397. 34 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 36DĂšs lors, manger niçois s’inscrit dans une logique d’action multidirectionnelle oĂč il s’agit de faire rempart, de rĂ©sister Ă  ce que certains ici appellent l’invasion » de la rĂ©gion, de tenir les autres Ă  distance, et peut-ĂȘtre mĂȘme de les Ă©vincer de certains cercles sociaux, et de certaines instances politiques ; comme une façon de redresser une frontiĂšre entre nous » et eux », et de matĂ©rialiser un entre soi », une connivence vĂ©cus au quotidien et une similitude de passĂ©s et de destins. Mais il s’agit aussi de se dĂ©marquer et d’affirmer sa singularitĂ© par rapport Ă  l’image, fortement mĂ©diatisĂ©e, d’une cuisine provençalo-mĂ©diterranĂ©enne jugĂ©e par trop homogĂ©nĂ©isatrice et dans laquelle le particularisme niçois se trouve noyĂ© Avant mĂȘme le changement de millĂ©naire, on s’est souvent demandĂ© comment cette tradition culinaire pouvait se distinguer et se faire respecter dans le concert des thĂ©matiques »provençale et »mĂ©diterranĂ©enne qui racolent aujourd’hui le monde entier »34. 35 Ainsi que des manifestations rĂ©centes liĂ©es Ă  la guerre en Irak viennent encore de le rappeler de ... 37Mais manger niçois ne s’inscrit pas seulement dans une dynamique dĂ©fensive. C’est aussi, pour certains, une arme offensive, et d’autant plus facile Ă  mobiliser qu’elle paraĂźt anodine et dĂ©nuĂ©e d’enjeux. Qui se mĂ©fierait d’un pan bagnat, pourrait-on dire ? On sait le pouvoir que porte l’image de certains plats ou produits alimentaires35, et c’est avec une parfaite maĂźtrise de ce pouvoir que certains plats emblĂ©matiques sont mobilisĂ©s dans la contre-attaque. Ainsi, on n’hĂ©site pas Ă  dĂ©noncer l’agression que reprĂ©sente l’introduction, pour ne pas dire l’intrusion, de la world food jusqu’au coeur du bastion niçois, mais c’est en se positionnant d’égal Ă  Ă©gal — Avec le pan bagnat, on concurrence le hamburger quelque part » — et sur le mode de la dĂ©rision que la riposte se fait Figure 2. La cuisine niçoise, c’est aussi une cuisine qui, de plus en plus, parle nissart car, si le pan bagnat n’a jamais Ă©tĂ© traduit en français et est parvenu ainsi Ă  la notoriĂ©tĂ©, c’est le plus souvent sous leur nom nissard d’origine que l’on retrouve aujourd’hui tourta de blea, bagna cauda, estocaficada, etc. sur les cartes des restaurants et les vitrines des boulangers et traiteurs, rajoutant ainsi Ă  la nissardisation » du paysage visuel et sonore niçois. 38Alors, au mĂȘme titre que parler nissart, manger nissard aujourd’hui est, non seulement un acte de communion Ă  un mĂȘme culte, un acte de reconnaissance entre semblables, mais aussi un acte militant, voire de rĂ©sistance, qui traduit un dĂ©sir de puretĂ© des origines dans une SociĂ©tĂ© et un espace durement malmenĂ©s. 36 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 37 Le "comtĂ© de Nice”, pĂ©riodiquement agitĂ© par la "tentation autonomiste", n’échappe pas Ă  ce mouveme ... 39Ainsi, parce qu’elle matĂ©rialise un lien exclusif entre le territoire et la culture du comtĂ© de Nice historique, la cuisine est, elle aussi, mobilisĂ©e pour participer Ă  la mise en lecture de l’identitĂ© niçoise. Elle contribue Ă  la dĂ©monstration et Ă  la revendication d’un territoire ayant ses particularitĂ©s, son propre fonctionnement, un territoire oĂč l’on n’est pas vraiment dans le Midi, ni tout Ă  fait en Ligurie et pas encore en PiĂ©mont »36. Elle s’insĂšre dans un systĂšme de reconnaissance — du dehors — et dans un systĂšme d’appartenance — du dedans — et sert de point d’appui Ă  la dĂ©monstration de la preuve de la spĂ©cificitĂ© niçoise Ă  l’heure oĂč, dans toute l’Europe, les revendications rĂ©gionalistes, voire autonomistes, reprennent de la vigueur et oĂč la redĂ©finition des entitĂ©s territoriales, encouragĂ©e en particulier par la politique transfrontaliĂšre europĂ©enne, permet de redessiner les contours des territoires vĂ©cus37. 40Cuisine et identitĂ© semblent, peut-ĂȘtre plus que jamais, indissolublement liĂ©es ici. La cuisine niçoise, menacĂ©e dans son authenticitĂ© et sa spĂ©cificitĂ©, a besoin d’une dynamique identitaire forte pour y puiser les voies et raisons de sa pĂ©rennitĂ©, et l’identitĂ© niçoise se nourrit de la spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise et des valeurs et images qu’elle vĂ©hicule pour s’affirmer et prouver sa lĂ©gitimitĂ©. Mais la question est de savoir si cette Ă©conomie » pourra rĂ©sister aux multiples pressions et enjeux qui prennent corps dans cet espace convoitĂ© et en mutation accĂ©lĂ©rĂ©e et garantir la pĂ©rennisation d’une vraie culture au quotidien ou bien si, faute de forces vives, d’objets et de lieux concrets de l’exercice de cette culture, c’est Ă  sa folklorisation » et conversion en artefact touristique que la cuisine niçoise est, lĂ  comme ailleurs, condamnĂ©e. Top of page Bibliography BROCHOT, Aline et alii dir., 2001, Cultures rĂ©gionales territorialitĂ©, dynamiques, enjeux, rapport au ministĂšre de la Culture et de la communication, dĂ©partement des Études et de la prospective, dĂ©cembre, 306 p. un chapitre est consacrĂ© Ă  l’analyse de la structure et de l’évolution de la culture rĂ©gionale dans le dĂ©partement des Alpes-Maritimes, p. 86-112. HUET, James, 2002, Pas de salade avec la cuisine niçoise », Le Figaro, 1er juin. FIAMMETTI, Philippe, 2003, La salade niçoise sĂšme la zizanie », Nice-Matin, 18 aoĂ»t. MÉDECIN, Jacques, 1972, La cuisine du comtĂ© de Nice, Paris, Éd. Julliard rééditĂ© en 1981 et 1993. Réédition revue et augmentĂ©e en 1997 et 2003, Solar. MÉDECIN, Jacques, 1995, Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur. Produits du terroir et recettes traditionnelles, Paris, Albin Michel / CNAC, L’inventaire du patrimoine culinaire de la France. PHILIPI, Orso dir., 1999, Le mĂ©morial du pays niçois 1968-1998, NoumĂ©a, Ed. PlanĂšte MĂ©mo, 591 p. RAYBAUT, Paul, 1979, Les sources rĂ©gionales du pays de Nice, Paris, Fayard, 401 p. Top of page Notes 1 Une recherche rĂ©cente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout dĂ©signĂ©e comme une des composantes fondamentales de la culture rĂ©gionale, au mĂȘme titre que la langue, le folklore et les traditions. A. Brochot dir. et al., 2001 2 "Une gastronomie haute en saveur", CĂŽte d’Azur, Art et DĂ©couverte, Ă©dition 2002. 3 L’Estocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de dĂ©fendre le stockfisch ou estocaficada ; plus rĂ©cemment, "Le pan bagnat" s’est donnĂ© la mĂȘme mission pour le pan bagnat ; le "cercle de la Capelina d’or", créé en 1972 au lycĂ©e hĂŽtelier de Nice, est plus gĂ©nĂ©raliste et a pour objectif "d’Ɠuvrer pour l’enseignement, le maintien et la promotion de la vraie cuisine locale". 4 La parution en 1999 du MĂ©morial du pays niçois 1968-1998 est l’occasion de passer en revue les figures les plus reprĂ©sentatives de l’identitĂ© et de la culture niçoises. Un chapitre entier "Esprit populaire et cuisine des anges" est consacrĂ© Ă  la cuisine, Ă  ses produits et Ă  ses hĂ©ros HĂ©lĂšne Barale restauratrice et ThĂ©rĂ©sa marchande du cours Saleya, figures emblĂ©matiques du Vieux Nice, ainsi que Jacques Maximin, ancien chef du Negresco, voisinent dans ce tableau d’honneur, et aucun des journalistes Ă©crivant sur Nice n’oublierait de les mentionner dans l’inventaire des "richesses" locales. 5 Tout le tissu associatif niçois est invitĂ© Ă  participer et Ă  exposer des projets que la municipalitĂ© propose de financer. La premiĂšre rĂ©union qui se tient le 7 juin 1997, dĂ©bouche sur la mise en place de cinq commissions thĂ©matiques patrimoine, langue, tradition, crĂ©ation, art de vivre ainsi que sur la rĂ©daction et l’adoption d’une charte de l’identitĂ© niçoise. ParallĂšlement, la Mairie se dote d’une subdĂ©lĂ©gation Ă  la Culture, aux traditions et aux fĂȘtes niçoises. 6 L’apprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de l’identitĂ© niçoise. AussitĂŽt, des programmes de sensibilisation et d’enseignement sont dĂ©veloppĂ©s dans les Ă©coles et collĂšges de la ville ; et aprĂšs plusieurs annĂ©es d’actions, une trentaine d’associations de sauvegarde des traditions et de la culture niçoises, regroupĂ©es au sein de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, obtiennent en novembre 1999 la crĂ©ation d’un dĂ©partement de Langues et cultures rĂ©gionales Ă  la facultĂ© des Lettres de l’universitĂ© de Nice. 7 Dans la foulĂ©e des États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise, un festival de polyphonies et musiques traditionnelles "Voucalia" est créé en 1997 et des recueils et CD-roms de chants traditionnels niçois sont Ă©ditĂ©s. 8 Comme la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, ancienne foire traditionnelle, relancĂ©e en 2000 par la mairie de Nice. 9 DĂ©nomination dĂ©sormais privĂ©e de son sens politique, mais qui a conservĂ© un tel pouvoir d’identification qu’elle est utilisĂ©e au quotidien, y compris dans la sphĂšre institutionnelle, pour dĂ©signer la partie niçoise du dĂ©partement, la distinguant ainsi de sa partie provençale. Lors du rattachement du comtĂ© de Nice Ă  la France en 1860 l’arrondissement de Grasse fut dĂ©tachĂ© du dĂ©partement du Var pour crĂ©er le dĂ©partement des Alpes-Maritimes. 10 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le prĂ©cise pas, les citations sont extraites des entretiens rĂ©alisĂ©s sur place au cours de l’étĂ© 2003. 12 Les rĂ©sultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitiĂ© des superficies du dĂ©partement consacrĂ©es Ă  la production de lĂ©gumes sont concentrĂ©es dans Nice et son arriĂšre-pays, et dans la vallĂ©e du Var, l’autre zone de production lĂ©gumiĂšre se situant dans le pays grassois. "La production de blettes mets pour la cuisine niçoise subit la moins forte baisse [entre 1988 et 2000] grĂące Ă  un marchĂ© encore porteur" prĂ©cise en outre l’analyse par type de culture. 13 DĂšs les annĂ©es 1760 s’amorce un mouvement de villĂ©giature touristique Ă  Nice, appartenant alors au royaume de Sardaigne, principalement menĂ© par la haute aristocratie anglaise, puis russe. 14 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 15 Collation matinale et goĂ»ter. 16 QualifiĂ©e de "lieu-culte", de "musĂ©e de la cuisine nissarde" l’adresse du restaurant figure dans tous les guides nationaux, mais aussi Ă©trangers, amĂ©ricains, japonais, etc. 17 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 55. Jacques Maximin est le crĂ©ateur de la "fleur de courgette farcie", plat depuis copiĂ© par tous. 18 "La salade niçoise sĂšme la zizanie", Nice Matin du 18 aoĂ»t 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, Ă©ditĂ© en version bilingue. 21 Peu de temps auparavant Ă©tait nĂ©e la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous l’impulsion d’un groupe de restaurateurs de Marseille dĂ©sireux de dĂ©fendre l’authenticitĂ© et l’image de la recette, elle aussi souvent mise Ă  mal. 22 Outre la prĂ©sidente de "la Capelina d’or", deux enseignants du lycĂ©e hĂŽtelier de Nice et une dizaine de restaurateurs. Ce comitĂ© technique sera assistĂ©, au fur et Ă  mesure des opĂ©rations, de reprĂ©sentants de la Mairie de Nice dĂ©lĂ©gation au Tourisme, subdĂ©lĂ©gation Ă  la Culture, aux traditions et aux fĂȘtes niçoises, de l’office du tourisme de Nice, des lycĂ©es hĂŽteliers de Nice et de la DGCCRF Direction gĂ©nĂ©rale de la Concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes, de chefs de cuisine, de professionnels de l’alimentation, d’universitaires niçois et de membres du comitĂ© de suivi des États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise. 23 EnregistrĂ©e le 14 octobre 1998 auprĂšs de l’Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle. 24 Peuvent en outre adhĂ©rer au label, Ă©tablissements d’enseignements hĂŽteliers ou de restauration particuliĂšre ou collective, snacks, traiteurs indĂ©pendants ou en grande surface, fournisseurs de collectivitĂ©s, boulangerie, etc. 25 26 En 2003, ils sont 46 dĂ©positaires de la marque 29 dans Nice mĂȘme et 17 dans les communes alentour de l’arriĂšre-pays niçois, mais aussi de la partie provençale du dĂ©partement. 27 La traduction correcte en nissart aurait Ă©tĂ© coĂŻna nissarda. C’est donc un moyen terme qui a Ă©tĂ© adoptĂ© par l’’UDOTSI "on a alliĂ© les deux puisqu’on a gardĂ© le mot cuisine et, justement le cĂŽtĂ© authentique, niçois — parce que c’est quand mĂȘme une cuisine spĂ©cifique —, on a mis ’nissarde’. Mais c’est du niçois francisĂ© parce que en principe ce serait ’nissarda’". 28 Et peut-ĂȘtre aussi des problĂšmes de "personnes", certains Ă  la Mairie de Nice, ayant des projets similaires, n’ont semble-t-il pas apprĂ©ciĂ© de se faire "doubler" par PUDOTSI. 29 Nombre d’ouvrages de recettes sur la cuisine provençale et mĂ©diterranĂ©enne avaient cependant relativement peu nombreux. La rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre reste l’ouvrage de Jacques MĂ©decin publiĂ© en 1972, et constamment rééditĂ© depuis. 30 Les stages sont littĂ©ralement pris d’assaut par un public local d’amateurs, leur dĂ©roulement et frĂ©quence n’étant limitĂ©s que par les possibilitĂ©s financiĂšres et la disponibilitĂ© des organisateurs. 31 Un colloque sur "L’identitĂ© niçoise" fut organisĂ© en juin 1991 au sein de l’universitĂ© de Nice. Toutes les questions qui animent aujourd’hui le tissu niçois dans la rĂ©affirmation de l’identitĂ© niçoise y sont dĂ©jĂ  posĂ©es l’authenticitĂ© de la culture niçoise, le dĂ©sir d’autonomie locale, l’appartenance niçoise Ă  la patrie française. Actes parus dans les Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, 1991, n° 43. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et dĂ©fense de l’identitĂ© niçoise" et Sian d’Aqui, nouvelle association créée en 2000 dont "l’objet est de maintenir, promouvoir, dĂ©fendre l’identitĂ© niçoise dans sa culture et ses intĂ©rĂȘts", toutes deux co-organisatrices de la manifestation, et la "Capelina d’or". 33 On estime aujourd’hui Ă  entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, c’est-Ă -dire les descendants des familles ayant votĂ© le rattachement Ă  la France en 1860. 34 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 35 Ainsi que des manifestations rĂ©centes liĂ©es Ă  la guerre en Irak viennent encore de le rappeler destruction publique et mĂ©diatisĂ©e de produits alimentaires français aux États-Unis dĂ©versement de bouteilles de vin dans les caniveaux, fromages mis Ă  la poubelle, etc.. 36 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 37 Le "comtĂ© de Nice”, pĂ©riodiquement agitĂ© par la "tentation autonomiste", n’échappe pas Ă  ce mouvement. Parmi les associations de dĂ©fense de l’identitĂ© niçoise, beaucoup affichent clairement des objectifs autonomistes, voire sĂ©paratistes et certains hommes politiques n’hĂ©sitent pas Ă  faire campagne sur le thĂšme de la reconquĂȘte de l’autonomie, contestant les rĂ©sultats du rĂ©fĂ©rendum de 1860. ParallĂšlement, la reformation, avec la Savoie, la Ligurie et le PiĂ©mont, d’une entitĂ© proche de l’ancien duchĂ© de Savoie est rĂ©guliĂšrement Ă©voquĂ©e, le projet de constitution d’une Euro-rĂ©gion associant "comtĂ© de Nice", Ligurie et PiĂ©mont en Ă©tant, pour beaucoup, la of page References Bibliographical reference Aline Brochot, “Cuisine nissarde » et particularisme niçois”, GĂ©ographie et cultures, 50 2004, 45-61. Electronic reference Aline Brochot, “Cuisine nissarde » et particularisme niçois”, GĂ©ographie et cultures [Online], 50 2004, Online since 13 August 2022, connection on 23 August 2022. URL DOI of page Copyright All rights reservedTop of page
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