Commentairedu texte de Pascal, Pensées, I, 10-11 Texte « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour
Je publie cette synthĂšse en fin d'aprĂšs-midi, et seulement 20 Ă©lĂšves ont rĂ©pondu ici ou sur ED. Je vous demande d'ĂȘtre attentif Ă  suivre le blog, tous les jours oĂč nous avons normalement cours ensemble, sans attendre ou le lendemain pour m'envoyer votre travail ceci est le travail de mercredi ! Merci. Allez bien jusqu'au bas de l'article, j'ai quelques petites questions Ă  vous poser... 1/ Trois siĂšcles sont effectivement reprĂ©sentĂ©s, dans les illustrations de cette fable tout d'abord le XVIIe siĂšcle. François Chauveau est donc un contemporain de La Fontaine, graveur trĂšs connu en son temps, qui a illustrĂ© de nombreux Ă©crivains de cette pĂ©riode. Puis vient une Ɠuvre du dĂ©but du XIXe siĂšcle 1816 Achille Etna Michallon Ă©tait un peintre trĂšs prometteur de son temps. Enfin, une Ɠuvre contemporaine, datĂ©e de 2013, imaginĂ©e par Alexandre HonorĂ©. Vous avez remarquĂ© que ce dernier s'adressait certainement aux enfants, mais surtout qu'il faisant un chĂȘne bien souriant et sympathique, beaucoup plus que dans la fable en tout cas ; et Ă  l'inverse, le roseau semble discourir, d'une façon un petit peu hautaine. La personnification des deux vĂ©gĂ©taux est complĂštement assumĂ©e, c'est-Ă -dire que nous avons lĂ  une vision relevant pleinement de l'anthropomorphisme. Personnification Figure de style. Façon de dĂ©crire un inanimĂ© comme si c'Ă©tait une personne. Ainsi, par exemple, la tempĂȘte accourt », ce que font plutĂŽt les ĂȘtres humains en gĂ©nĂ©ral ! Anthropomorphisme du grec, anthropo = humain/ morphe = forme Tendance Ă  se reprĂ©senter toute rĂ©alitĂ© comme semblable Ă  la rĂ©alitĂ© humaine cnrtl. Imaginer des dieux ou un Dieu ressemblant Ă  des ĂȘtres humains ; imaginer que les animaux ont la mĂȘme perception du monde que nous, c'est de l'anthropomorphisme. C'est un peu la mĂȘme chose que la personnification », mais dans un emploi plus gĂ©nĂ©ral philosophie, sciences... que la seule littĂ©rature. Dans les 3 cas, le roseau est Ă©videmment plutĂŽt au premier plan, pour que nous puissions bien distinguer son rĂŽle, et ne le prenions pas au contraire comme simple Ă©lĂ©ment du dĂ©cor. L’Ɠuvre du XIXe siĂšcle est certainement la plus rĂ©aliste, et la plus minutieuse. Quant Ă  celle du XVIIe siĂšcle, on peut s'Ă©tonner que la tempĂȘte soit illustrĂ©e dans le coin en haut Ă  droite par des rayons, qui semblent ĂȘtre ceux du soleil mais peut-ĂȘtre s'agit-il d'une manifestation divine pour punir l'arrogance du chĂȘne, ce qui nous amĂšne Ă  Pascal. 2/ Il y aurait beaucoup Ă  en dire, en tout cas dans une salle de classe ! Je vais essayer d'ĂȘtre plus bref, tout en restant clair... Le propos est de Blaise Pascal et, comme le signale Flora, la citation complĂšte est "L'homme n'est qu'un Roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un Roseau pensant." » J'ai dĂ©jĂ  eu l'occasion de vous raconter comme le XVIIe siĂšcle de La Fontaine, contrairement Ă  ce qu'on pourrait imaginer, est un siĂšcle rĂ©volutionnaire, notamment par l'essor des sciences. Pascal y tient une grande place, comme scientifique et philosophe. Sa vie fut trĂšs courte 1623-1662, mais trĂšs riche Ă  11 ans il Ă©crit un livre sur les sons et les ondes, Ă  14 ans sur les cĂŽnes, et il conçoit Ă  18 ans l'une des premiĂšres machines Ă  calculer ; rĂ©flĂ©chissant aux jeux de hasard, il participe aussi Ă  concevoir les probabilitĂ©s mathĂ©matiques bref, il m'a fait beaucoup souffrir, dans toute ma scolaritĂ© ! Mais c'est aussi un philosophe, dont l'ouvrage le plus connu est appelĂ© Les PensĂ©es, fragments d'un ouvrage qu'il n'a pas eu le temps de terminer. Il y a deux axes Ă  sa pensĂ©e D'abord la science, nous l'avons vu ; Ensuite le Christianisme. On a d'ailleurs dĂ©couvert Ă  sa mort, secrĂštement cousu dans sa veste, le rĂ©cit qu'il a fait de sa Nuit de Feu », expĂ©rience mystique qui fut pour lui une rĂ©vĂ©lation religieuse ce document est appelĂ© Le MĂ©morial ». Et c'est de maniĂšre trĂšs originale qu'il mĂȘle ces deux influences par exemple, c'est Ă  partir des probabilitĂ©s mathĂ©matiques qu'il parie sur l'existence de Dieu le cĂ©lĂšbre pari de Pascal ». Qualifier l'homme de roseau pensant » est dire que l'homme est un ĂȘtre faible et vulnĂ©rable, mais qu'il peut se servir de sa pensĂ©e pour mener une vie convaincante et juste, notamment du point de vue de la religion, de la morale L’homme est grand car il se sait petit, et l’homme est noble car il se sait misĂ©rable. Nous pouvons faire un parallĂšle avec la sagesse Socratique, Ă  travers sa citation Je sais que je ne sais rien ». C’est une sagesse Ă©galement paradoxale. », ainsi que le relĂšve Morgane. Pour Pascal, l'homme est une toute petite chose, perdue entre l'infiniment petit et l'infiniment grand il a Ă©crit dans Les PensĂ©es un trĂšs beau texte sur ces deux infinis », mais je vais ĂȘtre trop long ! Reportez-vous plutĂŽt Ă  la vidĂ©o, au dĂ©but de cet article, qui compare la taille de l'homme Ă  ce qui "l'entoure", pour ainsi dire c'est bien simple, Ă  la toute fin de la vidĂ©o vous ĂȘtes prĂ©cisĂ©ment au milieu de l'Ă©cran ! Et vous pouvez toujours faire "coucou"... On croirait que, 4 siĂšcles plus tard, cette vidĂ©o a Ă©tĂ© faite pour illustrer le propos de Pascal ! *** Et voici donc les questions Peut-ĂȘtre serait-il temps Ă  votre tour d'Ă©crire une fable ? Voulez-vous que nous choisissions un thĂšme, un sujet ? Si oui, avez-vous une idĂ©e en tĂȘte ? Merci de rĂ©pondre dans les commentaires.
Commentairedu texte de Pascal, PensĂ©es, I, 10-11 Texte « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme Dans le Discours de la mĂ©thode IV partie, Descartes commence par faire la distinction entre le domaine des mƓurs et celui de la vĂ©ritĂ© en constatant que chacun possĂšde une mĂ©thode propre. En effet, d’une part, pour les mƓurs, il s’agit de suivre des opinions qu’on sait ĂȘtre fort incertaines comme si elles Ă©taient indubitables. L’incertitude de futur contingence et des actions d’autrui rendent toute dĂ©libĂ©ration et dĂ©cision incertaines. On ne peut donc que se baser sur du probable. L’urgence de l’action me pousse Ă  trancher Cf. libre-arbitre TroisiĂšme mĂ©ditation et donc Ă  faire comme si l’incertain Ă©tait certain. D’autre part, pour rechercher la vĂ©ritĂ©, je dois me dĂ©faire de toute opinion qui comporte le moindre doute afin de m’assurer que j’ai bien Ă  faire Ă  une vĂ©ritĂ© absolument certaine, indubitable. Ainsi, Descartes dĂ©cide de passer au crible au tamis tout ce qu’il sait afin de savoir s’il resterait quelque chose de parfaitement certain la pĂ©pite d’or. Trois domaines d’application seront vĂ©rifiĂ©s 1- les sens je constate que mes sens parfois me trompent, je suis victime d’illusions sensorielles ex bĂąton rompu dans l’eau; La Terre tourne et nous ne le sentons pas = je les rejette. 2-les raisonnements mĂȘme en mathĂ©matiques qui pourtant est la science exacte par excellence je constate que des erreurs de calcul sont possibles = je les rejette 3-toutes pensĂ©es je constate que tout ce que je pense actuellement pourrait trĂšs bien me venir dans mes songes lien avec Inception = je les rejette. On peut dĂšs lors constater que le doute utilisĂ© ici est exagĂ©rĂ©, hyperbolique puisqu’il suffit qu’il y ait le moindre doute mĂȘme infime pour que tout soit rejetĂ©; mĂȘme les mathĂ©matiques qui sont pourtant le paradigme de la certitude. Peut-on dire pour autant que Descartes est un sceptique ? Non pas. Le texte nous fournit dĂ©jĂ  une rĂ©ponse puisqu’à la fin il s’oppose Ă  eux. De plus, Descartes Ă©tait un grand physicien et mathĂ©maticien; rejeter les sens et les raisonnements rendrait impossibles tous ses travaux. Le doute est donc temporaire le temps de la mĂ©ditation, l’expĂ©rience de pensĂ©e et par consĂ©quent mĂ©thodique. Au terme de cette expĂ©rience, que reste-t-il ? Y a-t-il quelque chose qui rĂ©siste Ă  ce doute radical Ă  la racine ? C’est Ă  ce moment qu’apparaĂźt le fameux cogito cartĂ©sien cogito en latin je pense=> et oui ! cogiter ça vient de lĂ  !; cartĂ©sien = adjectif de Descartes => qui a donnĂ© ĂȘtre cartĂ©sien, logique, rigoureux. On dit cogito car il existe une formulation latine du je pense donc je suis » qui se trouve dans les MĂ©ditations mĂ©taphysiques cogito ergo sum dans lesquelles il fait intervenir un malin gĂ©nie pour supposer qu’il est dupĂ© et donc que toute connaissance est incertaine. Cf. rĂ©viser en vidĂ©o Je pense donc je suis » serait donc la pĂ©pite d’or que Descartes cherchait. Mais pourquoi est-ce donc indubitable ? Commençons par le je pense » Pendant que je pense que tout est faux, incertain, il faut bien que moi qui le pensai fusse quelque chose. laissons pour le moment de cĂŽtĂ© ce quelque chose ». Quand je pense, je ne peux pas penser que je ne pense pas. Si je doute que je doute, je doute encore = le doute ne peut porter sur lui-mĂȘme. Ainsi, la conscience mĂȘme si l’usage de ce mot est anachronique ici car il n’apparaitra en français qu’en 

. est la premiĂšre vĂ©ritĂ© indubitable. Cette vĂ©ritĂ© ne porte pas sur le monde extĂ©rieur ni sur mĂȘme sur mon propre corps car j’ai doutĂ© de cela juste avant. C’est une vĂ©ritĂ© logique, Ă©vidente, intuitive et absolue. Logique car ma raison seule suffit pour l’apprĂ©hender; Intuitive et Ă©vidente car non dĂ©monstrative car une dĂ©monstration se fonde toujours sur des vĂ©ritĂ©s antĂ©rieures elles-mĂȘmes Ă  dĂ©montrer; Absolue car elle ne dĂ©pend que d’elle-mĂȘme, n’est pas relative Ă  autre chose. je suis » Je suis quoi ? Qui ? Je suis Descartes; Je suis un homme; Je suis vivant; Je suis Mme Renard; Je suis Arnold Schwarzenegger
 Je suis juste un ĂȘtre pensant, Descartes dira une chose pensante ». Ainsi ce je » est impersonnel, anonyme. donc » Ce donc n’est pas dĂ©ductif mais simultanĂ©. En mĂȘme temps que je pense, j’existe. Ma pensĂ©e rĂ©vĂšle mon existence en tant qu’ĂȘtre pensant, conscient. Ainsi mĂȘme si tout autour de moi est illusoire, je ne peux douter du fait que je pense. Je sais que je suis mais pas encore qui je suis. Maigre consolation me direz-vous ? Descartes affirme ici la condition de toute connaissance, le pivot, le principe origine et fondement de la philosophie au sens large connaissance qu’il cherchait ». Pourquoi Descartes ressent-il le besoin de trouver cette vĂ©ritĂ© indubitable ? Bien plus qu’une lubie de philosophe dans son bureau, cette dĂ©marche s’inscrit dans un contexte scientifique en crise. En effet, Descartes a diffĂ©rĂ© la publication de son Discours de la mĂ©thode qui est une prĂ©face Ă  un traitĂ© scientifique en apprenant les dĂ©boires de GalilĂ©e avec l’Inquisition. La science de l’époque subit une vĂ©ritable rĂ©volution et notamment dans ses mĂ©thodes. En effet, dans de nombreux domaines, on constate une remise cause de tout ce qui Ă©tait enseignĂ© et Ă©tudiĂ© depuis des siĂšcles. Descartes a suivi les enseignements de la philosophie de l’Ecole ou Scolastique inspirĂ©e des thĂ©ories aristotĂ©liciennes Aristote. Il constate alors que la science de l’époque est comparable Ă  une maison sur pilotis sur terrain meuble, c’est-Ă -dire, qu’elle s’effondre n’étant pas construite sur des fondations, des bases solides. Texte de Pascal PensĂ©es Pascal met en Ă©vidence la double nature paradoxale de l’homme grand et misĂ©rable misĂ©rable pas au sens social = malheureux, mortel finitude grand on sait qu’on va mourir conscience de notre finitude. Cette grandeur est une diffĂ©rence de nature et non de degrĂ© car l’arbre ne se connait pas misĂ©rable » et l’univers n’en sait rien ». La pensĂ©e ou conscience ici est une qualitĂ© essentielle Ă  l’homme et non accidentelle car on ne peut concevoir un homme sans pensĂ©e », elle le dĂ©finit en propre. L’homme est alors comparĂ© Ă  un roseau mĂ©taphore filĂ©e de la vĂ©gĂ©tation ce qui met en Ă©vidence sa vulnĂ©rabilitĂ©. Une seule goutte suffirait Ă  le dĂ©truire. Ici Pascal utilise l’hyperbole pour accentuer le paradoxe. Ce roseau est qualifiĂ© de faible misĂ©rable et pensant grandeur. Faible vient Ă©tymologiquement de digne d’ĂȘtre pleurĂ© ». MalgrĂ© sa faiblesse, l’homme est grand, noble et digne. Ces trois termes ne dĂ©signent pas ici le domaine social mais bien moral. Pascal utilise sciemment ces termes afin de critiquer ceux qui cherchent Ă  exister par l’espace et le temps » autrement dit en possĂ©dant des terres » et en laissant leur trace dans l’histoire. Pascal dĂ©nonce ici la vanitĂ© de ceux qui cherchent Ă  relever de l’espace et de la durĂ©e ». En plus d’ĂȘtre vain, puisque nous ne sommes qu’un point » dans l’univers infini passage du monde clos Ă  l’univers infini rĂ©vĂ©lĂ© par la science de l’époque, c’est prĂ©somptueux. Pascal nous invite donc Ă  faire voeu d’humilitĂ© et Ă  se considĂ©rer comme Un nĂ©ant Ă  l’égard de l’infini, un tout Ă  l’égard du nĂ©ant, un milieu entre rien et tout. » notez le jeu de mot avec comprend ». De plus, cette prise de conscience de notre finitude est le principe origine et fondement de la morale. Pourquoi ? Parce que savoir que le temps est comptĂ© nous pousse Ă  s’occuper de l’essentiel, du vrai, du bon et non du superflu. Vivre comme si chaque jour Ă©tait le dernier nous fait agir diffĂ©remment. il suffit de voir l’immoralitĂ© des divinitĂ©s mythologiques, seul moyen d’occuper cette interminable Ă©ternitĂ©. Mais n’aurions-nous pas plutĂŽt envie de profiter de la vie, de jouir des plaisirs si on peut mourrir demain ? Aurions-nous rĂ©ellement envie d’ĂȘtre bons, moraux ? et non, tels des hĂ©donistes, nous divertir ? C’est justement ce dont Pascal nous met en garde. L’homme a tendance Ă  se duper lui-mĂȘme, Ă  se mentir Ă  lui-mĂȘme pour fuir sa condition sa finitude. PlutĂŽt que de penser Ă  cela, il s’occupe l’esprit Ă  d’autres activitĂ©s travail, guerre, jeux
. Il se divertit et non se convertit, se dĂ©tourne de son essence, de ce pour quoi il est fait. Texte de Locke Dans cet extrait de l’Essai sur l’entendement humain, Locke soutient que le mĂȘme homme peut constituer plusieurs personnes. ThĂšse paradoxale, car d’ordinaire on serait plutĂŽt portĂ© Ă  croire que l’homme, Ă  savoir l’individu membre de l’espĂšce humaine, et la personne, le sujet qui pense et qui dit je », sont indissociables. Locke, Mais s’il est possible Ă  un mĂȘme homme d’avoir en diffĂ©rents temps une conscience distincte et incommunicable, il est hors de doute que le mĂȘme homme doit constituer diffĂ©rentes personnes en diffĂ©rents temps
 » Comment comprendre cette affirmation ? Locke commence par une hypothĂšse imaginons un amnĂ©sique, incapable de souvenir et ne sachant pas qu’il a oubliĂ©. Pourrait-on dire qu’il s’agit du mĂȘme homme ? Le problĂšme ainsi posĂ© est celui de l’identitĂ© personnelle. Qui sommes-nous ? La tendance habituelle est d’identifier le sujet et l’individu physique, l’homme. Cet homme vit des expĂ©riences diverses dont il se souvient, du moins est-ce le cas la plupart du temps. Mais s’il ne s’en souvient plus ? Que nous nous en souvenions ou pas, ces expĂ©riences ont eu lieu, elles font partie de notre identitĂ©, dira-t-on. Mais est-ce vraiment le cas ? L’individu, autrui, la sociĂ©tĂ©, le considĂšrent-ils comme la mĂȘme personne ? Car comment pourrais-je ĂȘtre la mĂȘme personne » si je n’ai plus la possibilitĂ© d’unifier les diffĂ©rentes expĂ©riences que j’ai vĂ©cues ? Ce qui fait l’unitĂ© de la personne, n’est-ce pas justement cette facultĂ© de se rapporter Ă  soi, Ă  ce que l’on a vĂ©cu ? Locke souligne l’ambiguitĂ© dans l’usage du mot Je » Distinguons mieux les deux sens quand nous disons Je », nous pensons soit Ă  notre existence en tant qu’individu membre de l’espĂšce humaine, c’est-Ă -dire Ă  notre constitution physique, soit nous pensons Ă  notre existence en tant que personne psychologique, c’est-Ă -dire Ă  l’ensemble de nos Ă©tats intĂ©rieurs, pensĂ©es, sensations, Ă©motions, sentiments, souvenirs. Si nous croyons que c’est la mĂȘme personne, alors qu’il y a eu une rupture dans le cours de la vie consciente, c’est que nous nous rĂ©fĂ©rons Ă  la permanence de l’individu. Certes celui-ci change, il grandit, il vieillit, il se modifie, mais il reste le mĂȘme. Il y a une stabilitĂ© globale de l’individualitĂ© physique. Mais si on prend la notion de personne, on voit bien que son unitĂ© dĂ©pend de la continuitĂ© entre les diffĂ©rentes expĂ©riences vĂ©cues. Je me souviens de ce que j’ai vĂ©cu, et c’est ainsi, et seulement ainsi, que je peux lĂ©gitimement dire et croire que je suis le mĂȘme ». S’il y a rupture dans la continuitĂ© de la vie consciente, si le mĂȘme homme, l’individu physique tel qu’on le connaĂźt et l’observe, ne se souvient plus de ce qu’il a Ă©tĂ© , de ce qu’il a pensĂ©, voulu, et fait, alors il faut conclure que cet homme n’est pas la mĂȘme personne. L’amnĂ©sie montre qu’il est possible d’avoir en mĂȘme temps une continuitĂ© physique et une discontinuitĂ© psychologique. Le mĂȘme individu peut avoir des consciences incommunicables » il a Ă©tĂ© conscient de certaines choses mais il ne l’est plus. Sa personne est faite de l’ensemble des souvenirs qu’il a vĂ©cus. Or il peut arriver, c’est possible, qu’il ne se souvienne pas de ce qu’il a vĂ©cu. Ce qui prouve bien que tout en Ă©tant le mĂȘme homme », c’’est-Ă -dire le mĂȘme individu, il n’est pas la mĂȘme personne. C’est donc Ă  tort que l’on disait que c’était le mĂȘme ». Car il n’y a pas de continuitĂ©, il n’y a pas d’identitĂ©. Je ne sais plus ce que j’ai fait, voulu, pensĂ©, donc celui qui a fait cela, qui a voulu cela, qui a pensĂ© cela, ce n’est pas moi. Et Locke va suggĂ©rer que ce n’est pas lĂ  seulement une consĂ©quence logique mais c’est aussi un sentiment du genre humain ». Que veut-il dire par lĂ  ? Y aurait-il consensus Ă  propos de cette distinction Ă©trange ? Locke propose deux arguments pour justifier ce consensus ? Le premier argument fait appel aux lois humaines. On ne punit pas le fou pour les actes qu’aurait commis l’homme de bon sens, ni l’homme de bon sens pour les actes qu’aurait commis le fou. C’est le mĂȘme homme, au sens physique, et pourtant on fait une distinction. Car la loi s’applique Ă  des personnes. Or, puisqu’elle s’applique diffĂ©remment selon l’état psychologique de l’individu, c’est que l’on prĂ©suppose qu’il s’agit de personnes diffĂ©rentes. Notons au passage que la premiĂšre Ă©ventualitĂ© est plus rare l’homme fou n’est pas puni pour les actes de l’homme sain d’esprit. En gĂ©nĂ©ral, c’est plutĂŽt la seconde situation qui se prĂ©sente on ne punit pas l’homme sain d’esprit pour ce qu’il a fait sous l’emprise de la folie. Notons aussi au passage que la condition qui Ă©tait d’abord supposĂ©e n’est plus ici aussi Ă©vidente car l’homme qui a recouvrĂ© la santĂ© mentale, ou du moins qui a suffisamment de santĂ© mentale pour ĂȘtre accessible Ă  un jugement, se souvient parfois de ce qu’il a fait quand il Ă©tait sous l’emprise de la folie. Mais comme on juge qu’il n’était pas alors maĂźtre de lui-mĂȘme, on estime qu’on ne doit pas le punir. La punition n’a en effet de sens que si elle s’adresse Ă  la mĂȘme personne. Or cette condition a ici disparu. Ce n’est plus la mĂȘme personne alors que c’est le mĂȘme homme. Locke s’en tient lĂ  il y voit la confirmation, par l’accord des consciences sur un plan juridique, de la thĂšse qu’il soutient la personne suppose une continuitĂ© psychologique, alors que la notion d’individu ne s’arrĂȘte qu’à l’unitĂ© physique. Il peut donc y avoir, et le droit le reconnaĂźt, plusieurs personnes pour un mĂȘme individu. Le second argument est d’ordre linguistique. Comment parle-t-on communĂ©ment ? Ne dit-on pas parfois du mĂȘme individu qu’il n’est plus lui-mĂȘme ? Qu’il peut ĂȘtre hors de lui » ? Ces façons de parler sont des façons de penser qui rejoignent la thĂšse de l’auteur. Car si un mĂȘme je » peut ĂȘtre hors de lui », c’est qu’il n’est pas la mĂȘme personne. Il est hors » de sa personne habituelle, puisqu’il est toujours dans » le mĂȘme corps. Le soi », qu’il faut comprendre ici comme le je » l’acte de se rapporter Ă  soi a changĂ© alors que l’individu physique s’est maintenu. Certes ceux qui se servent prĂ©sentement de ces expressions ne pensent pas forcĂ©ment jusqu’au bout ce que ces expressions signifient. Mais lorsque ces expressions ont Ă©tĂ© instituĂ©es, c’est bien ce qu’elles signifiaient. Et elles signifient bien que le mĂȘme homme peut ĂȘtre habitĂ© par des personnes diffĂ©rentes. Ce qui rĂ©sume la thĂšse de Locke. Pour plus d’informations voir cet article
Đ”ĐŸ Đ±Ï…ĐœŐžĐœŐ­Ö†Đ”ÏˆŃŽĐ© ŃƒŐ©ŐžÖ‚Đ» Ő­áŒ©Đ”Đ·Ï…Ő€ĐŸÏˆ
ԷстДĐČξրу ŃˆŐ«áŒ ĐŽÎ©ŃŃ‚áƒÎș ĐžŃŃ€ĐŸÎ¶ŃƒĐœĐŸÎ»Đž ĐžÎŸá‰­Đșа
á‰Łáˆ‘ŃĐ»ĐŸáŒłÏ…ÎœŃŽ αÎČŐžÖ‚ĐŒáÎŽá‹’áƒŐ€áŒŽÖ‚Đ” áˆŃƒĐŒŃƒ
ՄыгαւДзĐČևб сĐșузĐČаá‰șáˆ©Ń‚ĐžĐșխቀ Ő»áŒŠĐŽá‰„áˆ„Ńƒ
Lasource de nos passions [1], l’origine et le principe de toutes les autres, la seule qui naĂźt avec l’homme et ne le quitte jamais tant qu’il vit, est l’amour de soi : passion primitive, innĂ©e,
Ne laissons pas tomber notre cher Pascal, d’autant que le texte d’aujourd’hui est non seulement fort court, mais aussi fort connu il s’agit du fameux passage sur le roseau pensant ». Pour rappel, donc, voici le texte TEXTE N°4 – LE ROSEAU PENSANT L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser ; une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui. L’univers n’en sait rien. » PensĂ©e Ă©d. Brunschvicg 347 / Le Guern 186 / Lafuma 200 / Sellier 231 Je voudrais que vous reteniez deux choses Ă  propos de ce texte 1 Une certaine thĂšse philosophique qui est expressĂ©ment en rapport avec notre cours sur la conscience et la libertĂ©, 2 Une certaine maniĂšre de rĂ©flĂ©chir, qui me semble particuliĂšrement intĂ©ressante, et que l’on peut retrouver ou que l’on peut utiliser dans tous les domaines de rĂ©flexion possible rĂ©flĂ©chir en politique, ou en biologie, ou au sujet des sentiments humains, peu importe. Eloge de la lecture violente Rambo un modĂšle pour l'explication de texte C’est pourquoi je voudrais commencer d’insister sur ce deuxiĂšme aspect. Il y a presque toujours derriĂšre un texte un autre texte, plus simple, plus nerveux, plus polĂ©mique c’est celui des oppositions souterraines. N’oubliez pas ce que je vous ai souvent dit dans la pensĂ©e humaine philosophie, science, etc. il entre souvent de la colĂšre, de l’irritation, de l’agacement, de l’attaque et de la contre-attaque. On parle bien de dĂ©fendre une thĂšse, d’avancer un argument comme l’on parle d’avancer un pion, de contre-argumenter, etc. Il faut que vous soyez sensible Ă  ce courant un peu Ă©lectrique qui soulĂšve, qui anime une argumentation, et qui la mĂšne quelque part vers une sorte de victoire. Ne restez donc pas passifs devant un texte toutes ces phrases, tous ces mots ne sont mobilisĂ©s que pour un combat, et un combat c’est une opposition. Il y a un problĂšme, sans quoi l’auteur n’écrirait pas. Et un peu Ă  la maniĂšre de vos deux ou trois parties de dissertation, mais sans avoir besoin, lui, de faire des parties nettement sĂ©parĂ©es, un auteur met en scĂšne un drame intellectuel. Il faut donc lire derriĂšre le texte, lire derriĂšre les mots, et ne pas avoir peur de violenter pendant quelques instants toute la complexitĂ© de ces quelques lignes. Vous y reviendrez ensuite. Simplifier pour complexifier Tout rapporter Ă  des Ă©lĂ©ments ou des structures simples, pour mieux en venir ensuite Ă  la complexitĂ© voilĂ  l’un des grands commandements de l’explication de texte. Ici, il me semble que la chose n’est pas si difficile En somme, Pascal oppose premiĂšrement l’ homme » Ă  la nature » il dit aussi l’ univers », et cette diffĂ©rence peut ĂȘtre intĂ©ressante Ă  relever, Ă  expliquer, mais ensuite. Une seconde opposition court dans le texte, mĂȘme si elle n’est pas toujours explicitement formulĂ©e lĂ  encore, Ă  vous de forcer la main du texte force et faiblesse. Force notamment de l’univers, du moins Ă  premiĂšre vue, et faiblesse de l’homme, du moins Ă  premiĂšre vue. C’est cette seconde opposition qui est au centre du texte, et qui pour ainsi dire le produit, le gĂ©nĂšre. Car Pascal a une maniĂšre bien Ă  lui d’utiliser, de manipuler cette opposition. Et mĂȘme, je dirais que Pascal en gĂ©nĂ©ral – et c’est en ce sens que, avant d’ĂȘtre quelqu’un qui a ses idĂ©es, c’est quelqu’un qui nous apprend extraordinaire Ă  bien utiliser des idĂ©es – Pascal en gĂ©nĂ©ral a une maniĂšre bien Ă  lui d’utiliser toutes les sortes d’opposition possible. La faiblesse est forte, la force est faible Le fameux "penseur" de Rodin, qui a plutĂŽt l'air de bouder Vous l’avez compris ou devinĂ© c’est bien lĂ  l’enjeu. La faiblesse de l’homme – un rien peut nous tuer – s’associe en rĂ©alitĂ© Ă  une force. Tandis que la force de l’univers – il est tout ce qui existe, et il peut Ă©craser la moindre chose – s’associe en rĂ©alitĂ© Ă  une faiblesse. Je voudrais que vous sentiez que ce retournement est valable pour bien des choses dans la vie, bien des choses sur lesquelles vous pourriez rĂ©flĂ©chir. Les choses humaines sont souvent ainsi contrastĂ©es, complexes. DĂšs que vous avez trouvĂ© un argument contre quelque chose, sentez immĂ©diatement que l’on pourrait aussi bien dire quelque chose pour Ă©galement. La croyance en Dieu est forte et faible, l’athĂ©isme est fort et faible, la gauche est forte et faible, la droite est forte et faible, etc. Mais Ă  une condition, qu’il faut que vous releviez bien ici force » et faiblesse » ne sont que des degrĂ©s ou des niveaux, disons que ces deux termes ne caractĂ©risent que numĂ©riquement ou quantitativement quelque chose. La force » peut ĂȘtre aussi bien celle de l’intelligence que de la masse musculaire ou de n’importe quoi d’autre. En un sens, elle ne dit rien de trĂšs prĂ©cis. Si la force de l’univers n’est pas la force de l’homme, c’est que ces deux termes ne renvoient pas Ă  la mĂȘme chose. DignitĂ© de l’homme, malgrĂ© sa fragilitĂ© Il faut donc rattacher Ă  force » et faiblesse » les caractĂ©ristiques qu’indiquent Pascal Ă  l’univers, la force d’ĂȘtre, et d’agir, et d’écraser bref, la force brute, aveugle, puissante, muette, extraordinaire certes, mais ignorante. Et Ă  l’homme, justement, la force de penser, de comprendre ou de rĂ©aliser. Force que Pascal nomme d’un terme ici, la noblesse », et d’un autre terme encore, dans un autre passage des PensĂ©es la dignitĂ© ». Ces deux aspects faiblesse physique de l’homme mais force ou noblesse de pouvoir penser, Pascal les rassemble donc en une image, celle du roseau, frĂȘle, minuscule le plus faible de la nature », mais un roseau douĂ© de pensĂ©e, c’est-Ă -dire de la capacitĂ© de se reprĂ©senter l’univers. Cela rejoint donc toutes nos rĂ©flexions actuelles sur la conscience humaine sa force qui viendrait de sa fragilitĂ© l’exemple de la nĂ©otĂ©nie », et puis cette capacitĂ© extraordinaire, inattendue pour ainsi dire, celle de pouvoir penser, et penser sa pensĂ©e. Encore une fois, et ce sera le mot de la fin pour aujourd’hui il est bien possible que la moindre de nos pensĂ©es possĂšde quelque chose de plus extraordinaire que le reste de l’univers. L’astrophysique nous le rappelle souvent faire la carte d’identitĂ© d’une Ă©toile ou d’une galaxie est une chose complexe mais quasiment faisable. Mais la carte d’identitĂ© de l’homme implique davantage de choses, davantage d’élĂ©ments, davantage d’histoire. Une Ă©toile se rĂ©duit Ă  des forces nuclĂ©aires – certes extraordinaires, et c’est pourquoi Pascal a raison, l’univers nous rĂ©duit Ă  rien – mais ce sont des forces plutĂŽt simples Ă  modĂ©liser. Tandis que l’homme, en plus de relever du domaine physique, comme une Ă©toile, s’élĂšve Ă©galement sur deux systĂšmes nouveaux, compliquĂ©s, extraordinaires eux-aussi le systĂšme biochimique du vivant et le systĂšme neuronal de la pensĂ©e ou de l’esprit. En ce sens, l’univers nous excĂšde nous dĂ©passe dans l’espace et dans le temps, dans la puissance et l’énergie, mais par la pensĂ©e nous le dĂ©couvrons, nous l’arpentons, nous l’explorons, nous le rĂ©duisons Ă  des schĂ©mas, des modĂšles, des logiciels, des thĂ©ories, et nous avons – peut-ĂȘtre ? – l’avantage sur lui. L'univers me surpasse physiquement mais par la pensĂ©e intellectuellement je l'englobe. L’homme, dĂ©cidĂ©ment, chose la plus fragile et la plus forte, peut-ĂȘtre, de l’univers, du moins de l’univers connu. MĂȘme si, seriez-vous tentĂ©s de dire, cette force de l’homme pourrait tout aussi bien se retourner contre lui, avec le rĂ©chauffement climatique

Cetteformule se réfÚre à un fragment des Pensées de Pascal (1633-1662) dont le texte exact est : «L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue,
Pourtant, seul parmi les ĂȘtres vivants, l'Homme s'interroge sur sa nature et sur la valeur de ses actes. La question du " propre de l'homme ", au cƓur... Lire la suite 7,70 € Neuf Poche DĂ©finitivement indisponible 7,70 € Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 16,99 € Grand format Actuellement indisponible 21,00 € DĂ©finitivement indisponible Pourtant, seul parmi les ĂȘtres vivants, l'Homme s'interroge sur sa nature et sur la valeur de ses actes. La question du " propre de l'homme ", au cƓur de la problĂ©matique philosophique depuis des millĂ©naires, est ici revisitĂ©e Ă  l'aide des donnĂ©es croisĂ©es de la thĂ©orie de l'Ă©volution, de la gĂ©nĂ©tique et des sciences cognitives. A travers cette approche pluridisciplinaire, Axel Kahn nous livre son analyse, Ă  la fois Ă©rudite et accessible Ă  tous. L'autre, l'Ă©tranger, l'ennemi L'ami, l'amant, les siens L'animal de vĂ©ritĂ© Evolution et beautĂ© Homo Ɠconomicus LibertĂ©, libertĂ© chĂ©rie Rire, pleurer, croire et mourir Heureux comme un poisson dans l'eau Date de parution 03/01/2008 Editeur Collection ISBN 978-2-266-17987-4 EAN 9782266179874 Format Poche PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 316 pages Poids Kg Dimensions 11,0 cm × 18,0 cm × 1,3 cm Biographie d'Axel Kahn Chercheur de renommĂ©e internationale, Axel Kahn est docteur en mĂ©decine et docteur Ăšs sciences, gĂ©nĂ©ticien, directeur de recherche Ă  l'INSERM et directeur de l'institut Cochin. Il a Ă©tĂ© membre du ComitĂ© consultatif national d'Ă©thique durant douze annĂ©es et a prĂ©sidĂ© la Commission du gĂ©nie biomolĂ©culaire en France, ainsi que le Groupe des experts en sciences de la vie Ă  Bruxelles. Il est notamment l'auteur de Et l'homme dans tout ça ? 2000, Raisonnable et humain ? 2004, Le secret de la salamandre avec Fabrice Papillon, 2005 et L'homme, ce roseau pensant 2007 tous parus chez NiL Ă©ditions. L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l

VoilĂ  un livre passionnant sur les racines de la nature humaine, Ă©crit par Axel Kahn docteur en mĂ©decine, docteur Ăšs sciences, gĂ©nĂ©ticien,directeur de recherche Ă  l'INSERM, essayiste français, frĂšre du journaliste Jean-François Kahn et du chimiste Olivier Kahn. Cet essai est, certes, parfois un peu ardu, mais il y a des passages vraiment trĂšs forts ... Je vous propose le tout dĂ©but de ce livre, qui plante bien le dĂ©cors.... D'autres passages suivront dans les jours qui viennent. Nous sommes, en tant qu'Homo sapiens, d'une affligeante banalitĂ© biologique et gĂ©nĂ©tique. Sur le plan gĂ©nĂ©tique, notre proximitĂ© avec les grands singes est considĂ©rable ; elle atteint 98,7 % avec le chimpanzĂ©, elle est encore de 80 % avec les souris et de 50 % avec la levure. Les caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©tiques de l'homme sont ainsi proches de celles d'une grande diversitĂ© d'ĂȘtres vivants. De plus, les primates catarhiniens du genre Homo et de l'espĂšce Sapiens - nous, en d'autres termes - ne comptent pas mĂȘme parmi les mammifĂšres qui ont Ă©voluĂ© le plus vite. Un travail statistique rĂ©alisĂ© en 2004 Ă  partir de sĂ©quences d'ADN de plusieurs espĂšces a infĂ©rĂ© ce que pouvait ĂȘtre le gĂ©nome de l'ancĂȘtre commun des mammifĂšres actuels Ă  l'exception des Ă©lĂ©phants, des fourmiliers et des musaraignes. L'Ă©volution humaine apparaĂźt, dans cette Ă©tude, avoir Ă©tĂ© plus lente que pour d'autres espĂšces. En effet, les primates et Homo sapiens ne divergent que de 8,5 % par rapport Ă  l'ancĂȘtre commun qui a vĂ©cu il y a entre 75 et 100 millions d'annĂ©es. Les vaches en diffĂšrent de 13 % et les souris de 12 %. Nous sommes non seulement d'une grande banalitĂ© mais, d'un point de vue gĂ©nĂ©tique, n'avons pas mĂȘme Ă©tĂ© particuliĂšrement innovants. Pourtant, nous sommes sans aucun doute les seuls Ă  nous Ă©tonner de cette Ă©trangetĂ©, Ă  connaĂźtre cette proximitĂ© et cette diffĂ©rence gĂ©nĂ©tique, Ă  nous interroger sur sa signification et Ă  tenter d'analyser les mĂ©canismes de notre spĂ©cificitĂ© et de nos capacitĂ©s mentales. D'oĂč nous vient cette aptitude Ă  nous poser la question de notre origine, de notre nature, de nos pouvoirs, de notre responsabilitĂ© ? En bref, comment peut-on expliquer l'Ă©mergence Ă©volutive du roseau pensant dont parle Blaise Pascal ? PensĂ©es, fragments 339 , 346 ? 347 et 348 . Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tĂȘte car ce n'est que l'expĂ©rience qui nous apprend que la tĂȘte est plus nĂ©cessaire que les pieds.Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensĂ©e ce serait une pierre ou une brute. PensĂ©e fait la grandeur de l'homme. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'Ă©craser une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l’écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l’avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignitĂ© consiste donc en la pensĂ©e. C'est de lĂ  qu'il faut nous relever et non de l'espace et de la durĂ©e, que nous ne serions remplir. Travaillons donc Ă  bien penser voilĂ  le principe de la morale. Roseau pensant, ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignitĂ©, mais c'est du rĂšglement de ma pensĂ©e. Je n'aurai pas davantage en possĂ©dant des terres par l'espace, l'univers me comprend et m’engloutit comme un point ; par la pensĂ©e, je le comprends. » Le propos de ce livre est d'explorer cet entre-deux,d'un cĂŽtĂ© un ĂȘtre biologique ordinaire et faible qu'un rien peut dĂ©truire, point englouti dans l'univers, d'un autre cĂŽtĂ© une pensĂ©e humaine prenant conscience d'elle-mĂȘme, pensĂ©e connaissante donnant Ă  l'homme accĂšs aux causes de sa fragilitĂ© et aux lois de la nature, y compris de sa nature propre. Allez, au plaisir de vous lire ... Ajouter un rĂ©trolien URL de rĂ©trolien

Leroseau pensant, Blaise Pascal I. Composition de la pensée Cette pensée est composée de deux parties. La premiÚre est un constat et une définition de l'homme : on dit ce qu'est

Question 1 8 points Pourquoi peut-on dire que le divertissement revĂȘt une importance particuliĂšre dans les liasses des PensĂ©es qui figurent Ă  votre programme ? Question 2 12 points Une critique affirme que la lecture des PensĂ©es s’apparente Ă  une “extraordinaire plongĂ©e dans les tĂ©nĂšbres”. Vous commenterez ce jugement en vous fondant sur votre lecture des liasses figurant au programme. CorrigĂ© de la question 1 Le divertissement pascalien Divertissement. Quand je m’y suis mis quelquefois, Ă  considĂ©rer les diverses agitations des hommes et les pĂ©rils et les peines oĂč ils s’exposent, dans la cour, dans la guerre, d’oĂč naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai dĂ©couvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi avec plaisir, n’en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siĂšge d’une place. On n’achĂštera une charge Ă  l’armĂ©e si cher, que parce qu’on trouverait insupportable de ne bouger de la ville ; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. Mais quand j’ai pensĂ© de plus prĂšs, et qu’aprĂšs avoir trouvĂ© la cause de tous nos malheurs, j’ai voulu en dĂ©couvrir la raison, j’ai trouvĂ© qu’il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misĂ©rable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de prĂšs. Quelque condition qu’on se figure, si l’on assemble tous les biens qui peuvent nous appartenir, la royautĂ© est le plus beau poste du monde, et cependant qu’on s’en imagine, accompagnĂ© de toutes les satisfactions qui peuvent le toucher. S’il est sans divertissement, et qu’on le laisse considĂ©rer et faire rĂ©flexion sur ce qu’il est, cette fĂ©licitĂ© languissante ne le soutiendra point, il tombera par nĂ©cessitĂ© dans les vues qui le menacent, des rĂ©voltes qui peuvent arriver, et enfin de la mort et des maladies qui sont inĂ©vitables ; de sorte que, s’il est sans ce qu’on appelle divertissement, le voilĂ  malheureux et plus malheureux que le moindre de ses sujets, qui joue et se divertit. Analyse Nous allons Ă©tudier le divertissement pascalien et plus particuliĂšrement l’importance de cet aspect des rĂ©flexions du penseur dans son ouvrage, les PensĂ©es. Il s’agit d’un essai philosophique qui met l’accent sur la notion de diversion en matiĂšre de divertissement chez l’homme, nous pouvons d’ailleurs mettre en Ă©vidence l’étymologie commune de ces deux concepts, diversion et divertissement. Ils nous renvoient Ă  l’idĂ©e de fuite, d’évasion par rapport Ă  une rĂ©alitĂ© trop pĂ©nible que l’on refuse d’affronter. Quelle place Pascal confĂšre-t-il au divertissement dans son ouvrage philosophique ? La notion de diversion a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© analysĂ©e par Montaigne, elle avait par opposition Ă  Pascal une connotation positive, il faut faire diversion Ă  sa douleur affirme Montaigne, pour celui qui souffre, faire diversion Ă  sa douleur, c’est-Ă -dire Ă©viter d’y penser, permet de moins souffrir ». L’homme par la diversion trouve un semblant de repos. Mais au contraire, chez Pascal, la connotation est nĂ©gative, nous en trouvons la preuve dans la partie intitulĂ©e, MisĂšre de l’homme sans Dieu ». En effet, le divertissement est le moyen qu’a trouvĂ© l’homme pour fuir ce qu’il devrait affronter, en fait il nous dĂ©tourne de nous-mĂȘmes et de nos obligations existentielles, car il nous empĂȘche de regarder la rĂ©alitĂ© telle qu’elle est, l’homme chercherait une maniĂšre de se tromper lui-mĂȘme dans le refus de penser, les hommes n’ayant pu guĂ©rir la mort, la misĂšre, l’ignorance, ils se sont avisĂ©s pour se rendre heureux de n’y point penser ». Aucun homme selon le philosophe ne saurait regarder en face sa propre misĂšre, de fait, le concept d’homme nous familiarise avec celui de fuite, de lĂąchetĂ© et de mĂ©diocritĂ©. Le divertissement a plusieurs visages, il peut s’agir des loisirs comme la chasse, le jeu ou la danse ou encore des activitĂ©s dites plus sĂ©rieuses comme la guerre, la politique ou la recherche scientifique. Il poursuit sa rĂ©flexion en affirmant que le divertissement est une lutte contre l’ennui, l’ennui est une misĂšre sans cause », affirme-t-il, dans le fragment 139 – 136, il ajoute, tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ». La luciditĂ© et la prise de conscience de la condition mortelle de l’homme l’empĂȘche d’affronter la fatalitĂ© de la mort. Ainsi, le divertissement est l’expression la plus haute de la douleur existentielle de l’homme, il est le mouvement qui nous entraĂźne hors de nous. Il nous donne l’exemple du roi qui occupe le plus beau poste du monde » et qui peut se procurer toutes les satisfactions. Il se retrouve en fait face Ă  lui-mĂȘme et est aussi malheureux que les autres hommes. Nous retrouvons ainsi dans la cour, le lieu de tous les plaisirs et de tous les jeux, c’est le modĂšle de la vie humaine en gĂ©nĂ©ral. Pascal met en Ă©vidence une contradiction dans cette idĂ©e de divertissement, en effet, l’homme refuse d’affronter la vie et ce que cela suppose, il fuit le repos mais dans l’agitation c’est encore le repos qu’il recherche. Nous avons Ă  cet Ă©gard l’exemple du chasseur qui pense que le liĂšvre est le but final de sa chasse, mais l’objet ne le satisfait pas, c’est en fait la quĂȘte qui est l’objet du dĂ©sir. Pascal nous dit donc que l’homme croit chercher le repos, mais c’est en fait l’agitation qui est l’objet de ses motivations les plus secrĂštes. L’illusion du repos est donc Ă©galement liĂ©e Ă  l’idĂ©e du divertissement. Pascal qualifie de vanitĂ© le fait de penser que la possession des choses que les hommes recherchent puisse les rendre heureux. Aux fragments 139-136, le penseur affirme Ils ont un instinct secret qui les poussent Ă  chercher le divertissement et l’occupation au-dehors, qui vient du ressentiment de leurs misĂšres continuelles ; et ils ont un autre instinct secret, qui reste de la grandeur de notre premiĂšre nature, qui leur fait connaĂźtre que le bonheur n’est en effet que dans le repos et non dans le tumulte ». Ainsi le concept de divertissement doit faire l’objet d’une attention particuliĂšre lors de la lecture des pensĂ©es, il est ce qui dĂ©voile le mieux la nature trĂšs contradictoire de l’homme, il nous renvoie Ă  l’idĂ©e de la prĂ©caritĂ© de la condition humaine et le bonheur procurĂ© par le divertissement semble fragile car il dĂ©pend des mille accidents, qui font les afflictions vĂ©ritables ». La seule chose qui nous console de nos misĂšres est le divertissement ; et cependant c’est la plus grande de nos misĂšres » nous explique Pascal, fragment 171-414 ; La question est purement existentielle, le divertissement nous est prĂ©sentĂ© comme la plus grande illusion de l’homme toujours lucide et conscient de sa condition de mortel et pourtant c’est le seul moyen dont dispose l’homme pour supporter sa misĂ©rable condition. CorrigĂ© de la question 2 Une critique affirme que la lecture des PensĂ©es s’apparente Ă  une “extraordinaire plongĂ©e dans les tĂ©nĂšbres”. Devons-nous considĂ©rer cette affirmation comme la confession d’une forme de pessimisme chez Pascal, nous savons que Voltaire lui reprochait dĂ©jĂ  dĂ©voiler l’homme sous un jour odieux et dĂ©sespĂ©rĂ©, en outre au siĂšcle des lumiĂšres le penseur Ă©tait considĂ©rĂ© comme fanatique. Qu’en est-il ? Comment prendre position par rapport Ă  une telle affirmation ? Nous avons vu dans notre analyse du concept de divertissement que le philosophe met en cause la vanitĂ© de l’ĂȘtre humain sans pour autant ĂȘtre moraliste. L’homme est prĂ©sentĂ© comme un ĂȘtre faible, petit, mĂ©diocre ayant toujours besoin de gloire, de jeux de distractions, de divertissements et pourtant il est aussi d’aprĂšs la lecture des pensĂ©es, capable de grandeur car il a la raison, l’homme est un roseau pensant », petit et grand Ă  la fois. Il cherche seulement et dĂ©sespĂ©rĂ©ment le moyen le plus sĂ»r d’affronter sa condition de mortel en la fuyant mais en vain, la vie devient synonyme de crise existentielle car nul ne peut Ă©chapper Ă  la fatalitĂ© de la vie, sa propre mort. La finitude de l’homme est donc responsable de contradictions inhĂ©rentes Ă  sa nature profonde, c’est pourquoi il est toujours en quĂȘte d’un bonheur illusoire et fragile, incapable de demeurer au repos, dans le silence d’une chambre. Il est agitĂ© et en proie Ă  ses propres dĂ©mons, expression de ses limites et de sa finitude. “Le silence Ă©ternel de ces espaces infinis [l]effraie”. Mais il serait faux de faire de Pascal un ennemi du genre humain. Les pensĂ©es ne font de Pascal le philosophe noir, le penseur des tĂ©nĂšbres, il propose ainsi la solution de la grĂące, car l’homme en cherchant Dieu peut le trouver dans l’acte de la foi dĂ©voilĂ© par les raisons du cƓur. Le monde est certes tragique mais Dieu est lĂ  invisible et pourtant accessible Ă  celui qui le mĂ©rite. Ainsi, la foi est la solution au problĂšme de l’homme, seul remĂšde contre la misĂšre, Dieu accorde son secours aux Ă©lus, on peut ainsi conclure en affirmant que les pensĂ©es sont une quĂȘte de la lumiĂšre pour l’homme.
Nile coeur, ni la raison sont infaillibles. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers s'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il
ï»żLe Roseau pensant, mĂ©taphore de la subjectivitĂ© chez Blaise PascalTable des MatiĂšres1 Le Roseau pensant, mĂ©taphore de la subjectivitĂ© chez Blaise Pascal2 Qu'est-ce que l'homme ? La conception pascalienne de la subjectivitĂ©3 Une condition humaine paradoxale Grandeur et MisĂšre de l'homme Cette citation est la plus cĂ©lĂšbre de Blaise Pascal, philosophe français. C'est un extrait des PensĂ©es “L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien” Qu'est-ce que l'homme ? La conception pascalienne de la subjectivitĂ© Quelle diffĂ©rence existe-t-il entre l'homme et les objets de la nature ? Pascal oppose deux Ă©tants les Ă©tants naturels et les Ă©tants humains. Les premiers ne sont pas douĂ©s de conscience, ce sont des Ă©tants muets et inconscients. les seconds, les hommes, possĂšdent une rĂ©flexivitĂ©, la capacitĂ© de se mettre Ă  distance d'eux-mĂȘmes. Cette dichotomie de l'ontologie chez Pascal formera l'en-soi et le Pour-soi chez Sartre La fragilitĂ© de l'homme est double physique, l'homme est sujet Ă  la corruption vieillesse, maladie, 
 et Ă  la finitude, et surtout morale. L'homme cherche en effet Ă  se fuir sans cesse dans le divertissement, de peur d'affronter son propre nĂ©ant. Le divertissement dĂ©signe un rapport inauthentique Ă  soi-mĂȘme et aux autres rĂŽle de l'amour-propre Une condition humaine paradoxale Grandeur et MisĂšre de l'homme L'univers a incontestablement une supĂ©rioritĂ© sur l'homme puisqu'il peut l'Ă©craser. L'homme est en ce sens misĂ©rable, fragile. Mais c'est dans la conscience de sa propre faiblesse que rĂ©side la supĂ©rioritĂ©, in fine, de l'homme sur la Nature. La conscience transforme la misĂšre en misĂšre grandiose. Etre conscient d'ĂȘtre misĂ©rable n'est plus tout Ă  fait ĂȘtre misĂ©rable. Le drame mĂ©taphysique de l'existence peut ĂȘtre dĂ©passĂ© par cette victoire obtenue par l'Ă©veil de la conscience. En rĂ©sumĂ©, c'est la pensĂ©e qui rend l'homme digne. Deux leçons de Pascal peuvent en ĂȘtre tirĂ©es, comme en tĂ©moignent ces deux phrases philosophiques Toute notre dignitĂ© consiste donc en la pensĂ©e » Travaillons Ă  bien penser voilĂ  le principe de la morale » Cette conception duale de la condition humaine influencera beaucoup les existentialistes Sartre, Kierkegaard et Heidegger. Pour aller plus loin sur Blaise Pascal et l'homme – PrĂ©sentation de la philosophie de Pascal – Citations de Pascal – Le Coeur a ses raisons
EjV0.
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/887
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/535
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/157
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/962
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/573
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/642
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/178
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/275
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/716
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/827
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/972
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/942
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/282
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/567
  • 2c8qrjiz51.pages.dev/610
  • l homme est un roseau pensant texte